Lettre des généraux

2018

Il va y avoir un point de friction avec l’armée. Dans mes discussions avec les généraux, ils en reviennent sans cesse à cette obsession qu’on leur a greffée sous la peau : la perte des territoires de la République et l’invasion. Certes, il y a là de quoi se lamenter. Mais est-ce bien sûr ?

Passons sur le fait qu’ils semblent ignorer la perte des populations françaises toutes entières, la perte de l’économie tout entière, la perte de l’indépendance tout entière, la perte de l’approvisionnement des armées tout entier et pour finir tout ce qui a pu être entier dans ce pays quelque jour passé. Y compris eux-mêmes, qui semblent castrés.

Mais par quoi ces “territoires de la république” vont-ils être remplacés ? Et ne faudrait-il pas qu’ils le soient par ceux qui les envahissent ?

Ces territoires de la république où vous pouvez recevoir du jour au lendemain une lettre émise par un vague service départemental, disant qu’ “on” a été informé de “la situation préoccupante de l’un de vos enfants” (explication: vous avez refusé un vaccin / vous avez refusé de mettre un masque à votre enfant dans un magasin / votre enfant a déclaré qu’il aimait Jésus / vous avez eu une discussion animée avec une enseignante incompétente / vous avez dit à votre médecin que vous choisissez un mode alimentaire sans viande ni poisson…) et “on” vous convoque à tel endroit, telle date, pour rencontrer “des psychologues et une assistance sociale afin d’entendre les informations que vous pourriez produire et déterminer s’il y a lieu de diligenter une enquête à votre encontre; les personnes qui réalisent le contrôle peuvent se faire assister, en tant que de besoin, par un psychologue de l’éducation nationale. Pour préparer et participer aux contrôles, des équipes pédagogiques peuvent venir en appui des personnes chargées du contrôle. À cette fin, il peut être fait appel à d’autres conseillers pédagogiques”.

Dites-moi, Messieurs, qu’est-ce que c’est que ce territoire-là où des inconnus, sans mandat connu, venant de services inconnus, prétendent vous dire comment élever votre enfant et osent vous insulter ainsi, et vous menacer de faire irruption dans votre vie ? Dites-moi ce que c’est que ces territoires de la république où une famille peut se voir arracher un enfant par des gens qui jugent que cette famille est nuisible parce que croyant en Dieu ? Mais savez-vous que ces gens, qui osent une telle lettre, une lettre comme j’en lis plusieurs par jour, qu’on m’envoie par dizaines chaque semaine, qui imaginent sans vergogne d’enlever un enfant à sa mère, je les ferais fouetter pour insolence et afin qu’ils se rappellent leur place ? Qu’est-ce que c’est que ce soviet, ces juges, ces gens qui s’immiscent dans la vie privée du peuple souverain ?

Et donc, par quoi ces territoires rongés par la vermine seraient-ils remplacés ? Par la charia ? Mais vous allez voir, Messieurs les généraux, que le public va y applaudir. On l’a déjà vu.

Je te le dis à toi aussi, Bernard Antony. Tes territoires, c’est le règne des soviets et les gens lui préféreront Mahomet.

Alors, où est le problème, Messieurs ? que voulez-vous défendre en fait ? L’abomination républicaine, hydre infernale aux dix millions de têtes ? Ou la vraie France ? Il va falloir choisir. Ces centaines de milliers de familles inquiétées, ces dizaines de milliers d’enfants enlevés à leurs familles pour telle ou telle raison inexistante dans la loi, au bon vouloir de tel ou tel parasite des services sociaux, est-ce que vous voulez perpétuer ? Ces faillites par dizaines de mille, ce chômage, cette dictature sanitaire, les affaires, les amnisties… pourquoi ne dites-vous rien ? C’est ça que vous voulez défendre ?

Vous faites une lettre délirante d’aveuglement, omettant tout, et vous revendiquez de vouloir restaurer la république ? Mais la république, c’est tout cela, c’est tout ce que LES HOMMES LIBRES détestent. Seraient-ils musulmans. Ainsi, vous avez une fois encore 30 ans de retard. Vous dites ce que Jean-Marie Le Pen disait en 1980, quel progrès !

Vous vous opposez à Macron, comme si c’était un puissant signe d’opposition, mais voulez revenir à la République.

On n’est pas opposé au système en étant républicain, Messieurs ! La République est même la mère historique du système moderne. Les USA ou Berlin, Stockholm ou Madrid, fonctionnent selon les présupposés posés par la république française en 1789, qu’on appelle vulgairement “la révolution” et “les droits de l’Homme” et qui en réalité sont “la révolte contre Dieu” et “les droits de l’Homme à mourir”.

La république, dont la Banque d’Angleterre est en réalité la mère, a officialisé la destruction des concepts qui étaient fondamentaux pour le développement de l’être humain et des sociétés humaines.

Elle a prohibé la liberté ontologique de l’être humain* ; le caractère sacré de la vie qu’aucun être humain ne peut définir ni contingenter; la relation de tout ce qui est vivant, de tout ce qui existe matériellement, au sein d’une organisation universelle, unifiant l’atome et le cosmos, parfaitement cohérente d’un bout à l’autre de l’univers, que les Hommes appellent Dieu ou comme ils le veulent, mais qui a été évacué partout par votre système de choses, votre système de subordination diabolique qu’on appelle République. Par quoi l’avez-vous remplacé, ou laissé remplacé ?

Par un contrôle total, en passant par un découpage en rondelles et en tranche de l’être humain, de la Justice, de la médecine, de la loi, de l’administration, autrement dit la coupure du Sens. L’image en est le vack/cin qui détruit prétendument un microbe, mais qui détruit dans le même temps votre immunité. On règle un problème là, on en fabrique cent autres ailleurs. La République, pour détruire un terroriste, surveille et contrôle tout, embastille tout ce qui proteste, et détruit en même temps notre âme. Elle agit hors du sens, face aux vulgaires nécessités qui sont aussi celles que subissent les chiens. Perte de la vision générale et obsession du phénomène particulier.

D’où le développement des égoïsmes, des destins courts, des petites missions matérielles, des affèteries carriéristes, des politicailleries qui ont défait la France. La France de jadis allait vers des horizons (ma France de demain aussi) ; celle d’aujourd’hui fait entrer le microscope dans les nombrils.

Quand elle trouve un morpion dans ce nombril, elle déclenche l’état d’urgence et le feu des polices, elle crée chaque semaine un nouveau service spécialisé. Et plus elle développe des microscopes, plus elle en trouve, des petites bêtes. Elle n’aura jamais de cesse de contrôler, de prendre en charge et d’exterminer ce qui n’entre pas dans ses critères caduques. Jadis le napalm, aujourd’hui l’antibiotique: incapacité à maîtriser.

Dans votre monde enclos dans son totalitarisme, il n’y a qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’hier et pas de demain. Il n’y a pas d’au-delà, de dépassement, tout est ramené au plus petit commun dénominateur de la misère mentale et matérielle.

Totalitarisme, ça renvoie à “tout”. Mais c’est dans un monde renfermé, tout petit. C’est le totalitarisme dans un bol. Tout sous contrôle dans quatre fois rien.

Il n’y a pas d’Hommes liés par serments et forts, il n’y a que des individus isolés (Isadora Duncan confie qu’il ne connaît personne, qu’il n’a aucune famille, que personne ne l’estime… résultat affligeant de 200 années de révolution; droit de l’homme à être abandonné).

Comment ces militaires peuvent-ils encore défendre la République qui est en fait la souche pourrie ? Ô, force du collier, des habitudes, des castes et des routines !

Comment peuvent-ils ne pas voir cette évidence que beaucoup de gens considéreront que l’islam est préférable à cet immondice moderne ?

Comment peuvent-ils ne pas se rappeler l’Evangile qui résout toutes ces errances et qui, avec le génie indépassé qui lui est propre, peut seul restaurer les fondements de la civilisation ? C’est un mystère pour moi.

Persistez à défendre votre cadavre, Messieurs. Ce sera sans nous. Vous le ferez même sans vos ancêtres chéris, car De Gaulle, Clemenceau, Daladier ou Mendès, eussent haï votre société de fous.

Nous sommes la France véritable et il n’est pas besoin d’être grandiloquent pour le dire: un simple bon sens suffit.

Messieurs, de grâce, arrêtez de faire comme si c’était à vous à méditer ces choses et de les résoudre. Vous êtes serviteurs, et non philosophes ou politiques: vous avez à répondre à l’appel du peuple, puisque le gouvernant est traître. Répondez plus amplement à l’appel du peuple, il vous édifiera lui-même sur sa grande destinée. Tant que vous oscillez entre deux chaises, vous ne faites que fuir.

*: La Liberté de l’être humain est la révélation de ses possibilités dans le champ qui lui a donné par Celui qui l’a créé, devant son Créateur. La liberté véritable ouvre un champ in(dé)fini, là où la définition des “Droits de l’Homme” enclos ce champ et le réglemente. La liberté profonde, c’est d’abord l’absence de règles et d’écrits contraignants, de lois – la loi doit demeurer l’exception accidentelle, et non la norme. La normalisation par la loi est l’antithèse de “l’esprit des lois” (Montesquieu est un despote qui s’ignore), elle ne peut agir qu’aux frontières des libertés temporelles. Dans une société digne de ce nom, on n’entend jamais parler de la loi de même qu’on n’entend jamais parler des gouvernants (sauf à leur adresser des louanges).

Saint Augustin dit: “Aime et fais ce que voudras”, et le mot “aimer” est la Loi, qui renvoie vers le Créateur, qui donne toute liberté sauf à commettre la faute. On voit donc qu’en fait, dès lors qu’on aime, on n’a plus besoin de lois. S’il en faut une, elle est la Bible, qui ne pose pratiquement aucune loi et ne donne que des directions. Voilà pourquoi nos ancêtres, jaloux de leurs libertés, s’en contentaient parfaitement. C’est la lie magistrate qui progressivement ronge ces libertés et aboutit à la révolution.

“Aime et fais ce que voudras” ? La République dit le contraire: c’est si vous haïssez Dieu que vous serez “affranchi et libre”, et aussitôt vous voilà sous la joug de ses vingt millions de lois, servies par vingt millions d’imbéciles.

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Commentaires

Une réponse à “Lettre des généraux”

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