lundi 3 mars 2025
C’est comme toujours superbe, Chesterton avait beaucoup de métaphysique. Tous les martyrs néanmoins n’oublient pas leur propre vie, certains la consacrent, car peut-on ignorer, au moment où l’on est condamné à mort par exemple, ou à la torture, qu’on va subir en sa chair ? Chesterton dit que le martyr situe son cœur en-dehors de lui-même. Beaucoup cependant invitent au contraire Dieu en leur propre cœur. Ils ne méprisent pas ce qu’ils sont, ils se consacrent. Mais cette idée est plus récente. Jadis, certes, on ne se valorisait pas. C’est récemment qu’on s’est aperçu que la biologie recélait des merveilles surclassant tout ce que l’homme pouvait concevoir.
L’idée que Dieu était ailleurs qu’en soi était donc courante jadis, on s’excluait de l’univers divin comme chose qui ne méritait aucun égard. Pourtant, autrui vous regardait avec déférence, comme si au contraire le prochain était un peu le Christ lui-même. Le plus humble était « le plus petit d’entre les miens ». Il faut dire que dans cette société de jadis où l’on se comptait pour rien et l’autre pour tout, la société abondait de vertus et de grandeur.
La théologie moderne a donc indiqué justement que la créature ne pouvait s’extraire du divin, sans risquer de favoriser la pensée impie qui regarde justement l’être vivant comme quotité négligeable. Le judéo-communisme a nié la substance humaine, avec les judéo-socialisme (judéo: qui relève des faux-juifs, je précise).
Dans la même période, le modernisme a voulu vanter le corps humain et l’égo. Pour finir, nous sommes dans un temps où à la fois nous savons que le corps humain, comme partie vivante du Vivant, est un prodige mécanique et biologique éblouissant, et où également le moi vaniteux met à côté de cette vision magnifique la plus grossière expression.
Quelle conclusion en tirer pour l’avenir ? On ne peut pas dire que le corps n’est rien, puisque c’est Dieu qui l’a conçu lui-même. Mais on ne peut non plus le regarder comme chose qui est en notre jouissance exclusive. Il n’y a donc qu’une voie: considérer et vouloir que le « soi », le « moi » et le corps qui va avec soient consacrés. Et il est vrai que tant qu’ils ne le sont pas, ils ne diffèrent presque nullement du cloporte: merveille, c’est vrai, indiscutablement, mais dont la disparition ne coûte rien à personne. L’univers est plein de merveilles qui disparaissent spontanément, à chaque seconde des dizaines de planètes comme la nôtre explosent ou meurent. Dieu est une profusion inimaginable. Cela réduit-il à néant la merveille individuelle de ce que nous sommes ? Non, mais si ! Non, parce que le caractère unique de chacun existe : il est la particularité première de ce trésor. Mais si, cela réduit à néant ce que nous sommes, dès lors que nous ne nous consacrons pas. En fait, l’individu qui ne se consacre pas n’est d’aucune utilité. C’est une merveille inutile. Et toute merveille inutile est destinée à la pourriture, à la poussière, aux lombrics. Il n’y a qu’une seule voie: se consacrer. La merveille doit servir. Ceci doit relever d’une décision complète et irrémissible. Il faut que ce soit ferme jusqu’à la mort, laquelle nous délivrera magnifiquement de toute espèce de doute. Au Japon, cela s’appelait jadis la « folle mort ». Il n’y a rien de plus stupide et de davantage promis aux vers que de perdre son temps et lésiner sur cette vocation. Ce qui ne sert pas est rejeté sur le côté. Le salut, c’est servir.
Mardi 7 mai 2024
- Dans Pensées Accouchées de la Prison d’Occident, je dis que si l’on suit la logique des talibans occidentaux, tous nos ancêtres sont d’extrême-droite. Roosevelt, dans son discours du 7 janvier 1942, évoque contre Hitler les valeurs de « la famille », de « la miséricorde » et de « la sainte Bible », il dit qu’il faut « écraser le militarisme », « libérer les nations asservies », « établir et protéger la liberté d’expression », « la liberté de religion » ! Discours menteur au demeurant puisque la presse était et reste muselée aux USA comme dans tout le Bloc de l’Ouest, que les Japonais et les Allemands étaient parqués dans des camps depuis la Floride jusqu’à la Californie, qu’ils subissaient mille vexations, saisies, violences ou même assassinats, que la liberté de religion ne concernait surtout pas les catholiques, lesquels ne disposaient par exemple à Hollywood que d’une petit église loin de la ville, et que les Etats-unis poussaient habilement le Japon et l’Allemagne à la guerre en les harcelant et en les étouffant (fermeture du Canal de Panama et saisi des avoirs ou navires japonais à l’étranger, interdiction de leur vendre du pétrole etc.). Mais c’est surtout fantastique de constater que, tenant ce discours contre « le paganisme germanique », Roosevelt se retrouve soixante-dix-ans plus tard en position d’être lui-même regardé comme « d’ultra-droite radicalisée ». Aux mains des financiers cabalistes qui tiennent la FED, Roosevelt ajoute : « Il n’y a pas de place en ce monde pour Hitler et pour Dieu ». Donc, l’Amérique, c’est Dieu. L’évolution de la subversion est si précipitée que maintenant, c’est ce discours qui est « nazi ». Pauvre vieux menteur belliciste, pauvre Roosevelt, tu dois depuis ta tombe bien regretter d’avoir autant trompé, avec de tels discours qui te font passer toi-même pour eux ! Mais si ce n’était que Roosevelt ! Tous, tous, Churchill, Adenauer, De Gaulle, Monnet ou Schuman, le roi d’Angleterre, tous, ils ont tenu des discours jugés aujourd’hui « d’ultra-droite ». Et ce processus allant bon train, étant de nature religieuse (ce que note Reynouard fort justement), tous les talibans ségrégationnistes qui disent tels ces discours seront jugés tels à leur tour, quand sera acquis le droit à l’avortement post-natal, le droit d’incarcérer les gens considérés comme pollueurs, le droit de piquer les vieux, le droit de procéder à des castrations chimiques contre ceux qui ont plus de deux enfants, le droit d’épouser son chien et toutes ces jolies petites évolutions progressistes qui pour l’instant dorment dans les tiroirs…
samedi 4 mai 2024
- On nous parle d’intelligence artificielle. Mais avec Macron + Lemaire, n’a-t-on pas une très féconde débilité artificielle ? Lemaire se vante de 0.2% en affirmant que c’est une preuve de reprise de l’économie. Quand mes pneus sont à 0.2 bar, il me semble que j’ai plutôt la preuve qu’ils se dégonflent…
- A chaque fois qu’il est question d’aider, il y a deux risques: n’en faire pas assez, ce qui ressemble à abandonner, et en faire trop qui ressemble à prendre en charge, ce qui est quelque peu domestiquer. Lorsque Dieu nous aide, il nous oblige toujours à faire un pas. Sans ce pas, Il n’intervient pas. L’exemple le plus net est la communion: nous faisons trois pas jusqu’au prêtre, et Dieu vient du fin fond de l’Univers.