Jacques Myard parle de « France soviétique ». Rémy répond.

Jacques MYARD est ancien parlementaire, maire de Maisons-Laffitte et Président du Cercle Nation et République.

C’est amusant que ce gaulliste parle de « France soviétique » car lorsque Rémy le lui écrivit, Jacques Myard ne réagit pas, en 2020. Apparemment, l’idée a fait son chemin dans l’esprit du maire de Maisons-Lafitte.

Voici le message de M. Myard:
www.nationetrepublique.org

Le 15 Mai 2024

 LA FRANCE SOVIETIQUE

«  L’inertie bureaucratique est l’un des héritages du tsarisme que le régime soviétique a fait fructifier  merveilleusement. »  Olivier Rolin.

L’administration française sous la férule des technocrates qui ont pris le pouvoir est effectivement dans la ligne et tradition soviétiques.

« Bureaucrates du monde entier, unissez-vous ! », telle est la réalité ! La démonstration, sur la base de dossiers bien connus des élus et des Français, vaut mieux que de longs discours.

La loi SRU et celles qui suivent, lois Duflot et ELAN, sont de petits chefs-d’œuvre idéologiques.

Ces lois exigent que toutes les communes de France et de Navarre – ou presque – doivent avoir 25 % de logements sociaux, quelle que soient les contraintes locales, absence de terrains à bâtir ou autres. A défaut, les contribuables devront payer des amendes, un véritable racket de l’État qui a ainsi transféré aux communes ses obligations de bâtir.

Le summum de ces lois absurdes, au-delà des contraintes matérielles et financières, est en fait la philosophie politique qu’elles sous-tendent : au nom de quoi des Français doivent vivre dans des logements sociaux, de manière assistée ? Où est la politique des revenus de la Nation pour permettre à nos concitoyens de bénéficier de revenus suffisants pour se loger ?

Bien pire, ce système est géré par une flotte de fonctionnaires au ministère des affaires sociales qui défendent mordicus ce système aliénant qui justifie leur existence ; la boucle est bouclée !

Sans oublier les centaines de milliers de logements vides en province qui n’attendent qu’à être réhabilités pour accueillir des familles pourvu qu’on incite les entreprises à s’y installer : où est l’aménagement du territoire ?

Fiscalité, juste un peu orientée à la mode soviétique !

Savez-vous que depuis l’abolition de la taxe d’habitation par le Grand Timonier, les ressources des collectivités locales (communes, agglomérations, régions) ne pèsent que sur les vilains propriétaires. Cela me rappelle la fameuse phrase du camarade Marchais : « Il faut prendre l’argent là où elle est ».

Est- il légitime que des locataires riches ne payent rien à leur commune de résidence où ils bénéficient des écoles, des crèches, des équipements sportifs et culturels ?

Non, c’est une violation constitutionnelle de l’égalité devant l’impôt établie pas la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen à l’article 13 ; il est vrai, cette injustice fiscale de date pas d’hier …

Pis encore, les départements n’ont plus de ressources fiscales et ne peuvent boucler leur budget que grâce aux honoraires sur les mutations immobilières, aujourd’hui en chute libre, en raison de la hausse des taux bancaires de la BCE sous la pression de l’Allemagne !

Ainsi, le Département des Yvelines fait face à une diminution de 150 millions d’€ de ses ressources alors qu’il doit assurer des aides sociales croissantes.

UBU est ROI !

MEDIAS SOUS CONTROLE

-La PRAVDA est bien vivante, et attention pour le journaliste travaillant dans un média étatique dit du « service public » à ne pas franchir la ligne rouge, en passant outre la doxa officielle.

Un journaliste de France Info vient de se faire licencier pour avoir osé prendre l’attache de Jordan Bardella, président du RN, afin d’écrire son autobiographie. Le journal Le Monde dans un grand élan de solidarité a tout simplement dénoncé ce journaliste coupable d’entretenir des liens sulfureux avec la RN. Pour Radio France, la ligne officielle ne peut souffrir de faiblesses de journaliste dont le métier est de s’informer avant d’informer.

Quant au journal Le Monde, le grand Pierre Viasson-Ponté ancien directeur vient d’être enterré une nouvelle fois à cent pieds sous terre ! Il est vrai que nous n’avions plus guère d’illusions sur ce quotidien du soir …

-Mais il y a encore mieux sur le contrôle de l’information et même de la science.

Nos chers médias refusent l’antenne à tous les scientifiques qui émettent de doutes sur la vérité révélée du GIEC.

Les rédactions ont à ce titre écrit à leurs journalistes un texte incroyable : « La Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique. »

Cette Charte de Septembre 2022 dispose :

« Le consensus scientifique est clair : la crise climatique et le déclin rapide de la biodiversité sont en cours et les activités humaines en sont à l’origine…

Dans son sixième rapport, le GIEC insiste sur le rôle crucial des médias pour « cadrer et transmettre les informations sur le changement climatique »

Il appartient à l’ensemble des journalistes d’être à la hauteur du défi que représente l’emballement du climat pour les générations actuelles et à venir. Face à l’urgence absolue de la situation, nous, journalistes, devons modifier notre façon de travailler pour intégrer pleinement cet enjeu dans le traitement de l’information. …

Nous invitons donc la profession à (…) »

Suivent 12 articles dont le 7e s’intitule : « Révéler les stratégies produites pour semer le doute dans l’esprit du public. »

Et cet article ajoute : « Certains intérêts économiques et politiques œuvrent activement à la construction de propos qui trompent la compréhension des sujets et retardent l’action nécessaire pour affronter les bouleversements en cours. »

En d’autres termes, faites taire tous les scientifiques qui mettent en doute les vérités révélées du GIEC, véritable  gourou, et interdisez-les d’antenne !

Cette démarche rappelle étrangement la science officielle de l’URSS, le Lyssenkisme, d’après le Héros de l’URSS Trofim Lyssenko, ami de Staline, « inventeur » de la « vernalisation » qui augmenterait grandement la production du blé, à un moment où la collectivisation des terres ruinait l’agriculture soviétique.

Le Lyssenkisme est l’exemple de la science corrompue par l’idéologie politique.

Cette démarche rappelle aussi le procès de Galilée en 1610 par l’inquisition qui accuse le génial savant de remettre en cause le géocentrisme, la terre au centre de l’univers, une vérité biblique !

Empêcher le nécessaire débat sur les vérités révélées du GIEC est une faute. Le propre de la science est d’être toujours en débat, remise en cause . La science officielle est la négation de la science.

Le règne et le diktat des technocrates, véritable nomenklatura

Les élus, députés ou maires, n’ont plus de pouvoir, ils obéissent aux multiples normes que les politiques ont votées et confiées à la technocratie qui a désormais pris le pouvoir et l’exerce avec le renfort de la Justice saisie par les ONG notamment.

A cet égard, l’urbanisme échappe désormais de plus en plus à la maitrise d’élaboration de son cadre réglementaire par les maires.

Le « Porter à connaissance » de l’État adressé à la Région Ile- de- France, document que j’ai analysé en détail, démontre que la Région n’est devenue qu’un niveau déconcentré de l’action de l’État, aux ordres !

Le démembrement  de la France soviétique.

Ce n’est pas un paradoxe ou une pirouette, on assiste au démembrement de la France soviétique résultant de la montée en puissance de nouveaux acteurs qui se substituent au pouvoir régalien. Il s’agit des ONG qui ont désormais accaparé le pouvoir à leurs fins et sont tout entières attachées à faire prospérer leurs fonds de commerce.

L’ONG Anticor est un exemple topique de la reprise de l’action publique pour lutter contre la corruption, possibilité dévolue normalement au parquet par le code de procédure pénale.  Même si des décisions de justice viennent de contester l’action de cette ONG, le pouvoir accordé à Anticor en dit long sur le délabrement de l’État dont la justice est un service public régalien !

Ces organisations n’ont de cesse d’agir en politique et de se propulser dans les tribunaux pour faire plier les gouvernements et les autorités élues.

Elles agissent très largement avec le soutien de l’opinion publique qui n’a plus confiance dans la parole des gouvernements.

« Le régime de l’Union soviétique est en réalité celui de l’État sans le peuple »

Jacques Huntziger, ambassadeur

Il n’y a plus d’interrogations à avoir, la France a rejoint la Russie soviétique !

Rémy répond:

Bonsoir Jacques, je suis ravi que vous en arriviez vous aussi à ce constat.

Le soviétisme français, j’en ai fait une recension qui vous intéressera, puisque vous serez attaqué pour ce mot. Voici donc ce que je disais dans mon livre “ Pensées Accouchées de la Prison d’Occident ” écrit l’année dernière dans les geôles de M. Macron (je vous rappelle que j’ai été en prison avec femme et enfants…) :

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On approche là ce qu’on appelle la tyrannie, mais dans le sens fantastique de l’immense machinerie dissolvante. Je dis qu’en “France” (en République française), c’est au point d’atteindre à une véritable soviétisation. Les beaux parleurs des plateaux-télés le nient, parce qu’ils ne voient pas les perspectives, ils ne voient pas ce qu’était la société d’il y a 80 ans, et ils ne voient pas comment les choses marchent dans des pays libres (par exemple en Malaisie où tout est simple). Ils n’entendent pas que leurs ancêtres le leur murmurent depuis leurs tombes.

Il y a dans cette prise en charge et cette omnipotence étatique une atteinte fondamentale à l’individu, non plus par un coup qu’on lui porte comme le faisaient les anciennes tyrannies, mais insidieusement, en le perdant, et en lui ôtant la faculté de se porter lui-même au-devant de la fatalité et de stopper net sa propre régression. On le transforme en ce crustacé amputé. Il n’y a pas de coups plus pervers. Mieux vaudrait le fouet, assurément.

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Puis:

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La civilisation harmonise les individus, elle ne les fond pas, elle ne les confond pas, elle ne les fusionne pas. Comment se fait-il que, progressivement, on substitue à la volonté de la famille celle de fonctionnaires, qui plus est instrumentalisés ? C’est la vieille conception totalitaire de la Convention qui renaît. C’est du communisme, voilà pourquoi il faut parler de soviétisation, une soviétisation qui a pour ambition d’être mondiale sous l’égide de l’Occident, lequel s’isole du vaste monde. Le communisme a haï la pensée individuelle et a institué les programmes ré-éducatifs, avec ses millions de victimes, et ça n’a pas servi de leçon. La république française s’y remet.(…) c’est fini, vous ne décidez plus de rien du tout ! Et on a donc quitté le champ légal, l’Etat est hors-la-loi. Vous comprenez comment je me retrouve le défenseur du droit et de la loi, contre un Etat qui est désormais hors-la-loi presque partout. Et que je dis que ses défenseurs de “droite” sont en fait les dindons de la farce, les idiots-utiles d’un régime despotique. L’éducation à son tour va passer sous le contrôle des Etats (et la droite sera ravie parce qu’elle croira que l’islamisme sera ainsi jugulé) !

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Et encore:

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        1. Vieillerie française : toujours soixante ans de retard

Une image intéressante de l’esprit de vieillerie français. Dans une salle d’enseignement musical, les climatiseurs sont cernés par un caisson en bois réorientant le flux d’air frais vers le haut, car il tombait directement sur les élèves. Or, tous les climatiseurs produits depuis 40 ans en Asie disposent d’un flux orientable détectant les personnes et leur évitant le flux d’air sur la tête. Mais on leur fait des caissons en bois en France. En Asie, on change les climatiseurs tous les quatre ou cinq ans, parce que le progrès fait que les consommations électriques baissent. Ce n’est pas comme ça que ça marche en France. On achète un bidule très cher avec l’argent du ministère, à un prix très au-dessus du marché, d’une technologie dépassée, et on le garde pendant trente-cinq ans. C’est pitoyable. Il faut dire aussi que l’industrie française n’existe guère pour ces machines, puisqu’on a bousillé l’industrie nationale. Le matériel est très cher, ici. Donc, on ne remplace pas. Voilà l’un des aspects de la soviétisation.

Cette image toute simple, on la retrouve partout. Le train crachoteur à très grand retard, les centrales poussiéreuses à l’agonie, les immeubles branlants, les égouts fissurés, les fuites d’eau qui se montent paraît-il à 20 % des quantités d’eau distribuées, les monuments anciens qu’on bétonne horriblement… les partis politiques antédiluviens. La SNCF envisage actuellement d’installer dans ses TGV des sièges qui se retournent : cela se fera manuellement, ou plutôt pédestrement, les agents allant appuyer sur une pédale (accessible donc aux passagers) dans chaque rame. Au Japon, tous les sièges d’un train pivotent automatiquement en appuyant sur un seul bouton. Je ne pourrais pas lister le nombre de choses de ce genre.

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Et enfin une pensée consacrée à la question:

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  1. Soviétisation ? Qu’est-ce à dire ?

Vladimir Boukovsky, dans son livre L’Union européenne, une nouvelle URSS ? Dit « J’ai vécu dans votre futur et ça n’a pas marché ». Il le présente ainsi :

Il est très étonnant, dit-il, qu’après avoir enterré un monstre, l’URSS, on en construit un autre, tout à fait semblable, l’Union Européenne.

Qu’est-ce au juste que l’Union Européenne ?

Nous y répondrons peut-être en examinant l’URSS.

L’URSS était gouvernée par 15 personnes non élues, qui se nommaient entre elles et n’avaient de compte à rentre à personne.

L’Union Européenne est gouvernée par deux douzaines de personnes qui se sont choisies entre elles, qui se réunissent à huis-clos, ne rendent de comptes à personne, et qui sont indélogeables.

On pourrait dire que l’UE a un parlement élu. Bien. L’URSS avait aussi une sorte de parlement : le soviet suprême.

Ils approuvaient sans discussion les décisions du politburo, tout comme au parlement européen, où le temps de parole de chaque groupe est limité, souvent moins d’une minute par intervenant.

Dans l’UE, il y a des centaines, des milliers d’eurocrates avec des salaires faramineux, du personnel, des serviteurs, des bonus et des privilèges, une immunité judiciaire à vie, simplement mutés d’un poste à un autre, quoiqu’ils fassent ou ne fassent pas bien.

N’est-ce pas exactement comme le régime soviétique ?

L’URSS a été créée par la contrainte et souvent par l’occupation armée.

L’UE se crée, certes non pas par la force armée, mais par la contrainte et la pression économique.

Pour continuer d’exister, l’URSS s’est étendue toujours plus.

Dès qu’elle a cessé de s’étendre, elle a commencé à s’effondrer.

Et je pense qu’il en sera de même pour l’UE.

On nous a dit que le but de l’URSS était de créer une nouvelle entité historique : le peuple soviétique, et qu’il fallait oublier nos nationalités, nos traditions et nos coutumes.

C’est la même chose avec l’UE, semble-t-il. Ils ne veulent pas que vous soyez anglais ou français, ils veulent que vous soyez tous une nouvelle entité historique : les européens.

Faire disparaître vos sentiments nationaux et vous forcer à vivre en communauté multinationale.

73 ans de ce système en URSS ont abouti à plus de conflits ethniques que nulle part ailleurs dans le monde.

L’une des grandes ambitions de l’URSS était de détruire l’Etat-Nation. Et c’est exactement ce que nous voyons en Europe aujourd’hui.

Bruxelles veut engloutir les Etats-Nations pour qu’ils cessent d’exister.

Le système soviétique était corrompu de la tête aux pieds et il en est de même pour l’UE.

La corruption endémique que nous voyions dans la vieille URSS a fleuri en UE.

Ceux qui s’y opposent ou qui la dénoncent sont réduits au silence ou punis. Rien ne change. En URSS, nous avions le goulag. Je pense qu’on l’a aussi dans l’UE. Un goulag intellectuel nommé le « politiquement correct ».

Quand quelqu’un veut dire ce qu’il pense, sur des sujets de race ou de genre, ou si ses opinions diffèrent de celles approuvées, il sera ostracisé.

C’est le début du goulag, le début de votre perte de liberté.

En URSS, on pensait que seul un Etat Fédéral éviterait la guerre.

On nous raconte exactement la même chose dans l’UE.

Bref, la même idéologie et les mêmes systèmes.

L’UE est le vieux modèle soviétique servi à la sauce occidentale.

Mais j’insiste : comme l’URSS, l’Union Européenne porte en elle les germes de sa propre perte.

Hélas, quand elle va s’écrouler, car elle s’écroulera, elle laissera derrière elle une immense destruction et de gigantesques problèmes économiques et ethniques.

Le vieux système soviétique n’était pas réformable, l’Union Européenne non plus.

Mais il y a une alternative à être gouverné par ces deux douzaines de responsables auto-proclamés à Bruxelles, ça s’appelle l’indépendance.

Vous n’êtes pas obligés d’accepter ce qu’ils ont planifié pour vous.

Après tout, on ne vous a jamais demandé si vous vouliez les rejoindre.

J’ai vécu dans votre futur et ça n’a pas marché. »

Ma femme à qui je parle de la soviétisation en cours de l’Occident, m’envoie une lettre. Rien que la signature “Le Service Départemental de l’Ecole Inclusive de l’Allier” relève de l’asile psychiatrique.

Lisez bien, ça vaut sa collection de calumets.

 

On est chez les tarés du dernier degré. S’en rendent-ils seulement compte ?

Edouard Baladur, ancien premier ministre, parle d’une “étatisation excessive et de contraintes de toutes sortes” en France. Il dit : « Nous sommes les champions du monde de tout ce qui caractérise une société collectiviste. » Sur ce point, il a raison. La soviétisation qui sévit en Europe est d’abord une maladie mentale.

Le phénomène touche tout l’Occident. Commençons par diverses illustrations comiques1.

Le gouvernement distribue des aides pour acheter des vélos. Au lieu d’abaisser l’impôt de chaque contribuable, ce qui permettrait à chacun de faire cet achat, il lui prend de l’argent pour lui redonner en disant “l’argent que je t’ai pris, c’est pour un vélo, je ne te le rends que pour ça, pas autre chose”. Et ce, non sans avoir au passage détruit une énorme part de cet argent qui lui est passé entre les mains (puisque l’Etat détruit une part de la richesse qu’il gère). Je te prends 10, je te rends 1, je détruis 2, et avec les 7 restants, je n’ai pas à te le dire, j’ai joué, je me suis endetté, j’ai fait de mauvais placements, je paye des spéculateurs à qui je dois de l’argent, éventuellement des gangsters notoires, des ennemis même, des envahisseurs, des organisations terroristes étrangères, des clubs de satanistes, des pervers woke, des pédocriminels en smoking, je finance des guerres lointaines qui ne te concernent pas, j’achète de la paix sociale, j’achète des votes, je fais faire des travaux dans l’un des mille palais de la coterie républicaine, je paye des structures inutiles, je me fais plaisir, je redore mon blason, je fais la fête, je me drogue, mais tu n’as pas à le savoir ni t’y intéresser.

On voit bien le scandale complet de cette mentalité et de cette méthode. On se plaint du paternalisme, et l’Etat en est le premier coupable. Il consent à rendre aux gens un tout petit peu de l’argent qu’il leur a pris, mais uniquement s’ils acceptent de faire ce qu’il exige, qu’ils montrent leur soumission. Voilà un principe soviétique.

 

A la fin de l’hiver 2023, plusieurs grandes villes sont pleines de poubelles. Pour les ramasser, il faudrait que la préfecture réquisitionne des personnels. Mais la liste de noms est entre les mains des mairies. Celles-ci refusent de les communiquer. Je me dis : il suffit que des personnes privées louent des camions et fassent elles-mêmes du propre, qu’elles aillent tout déposer devant les incinérateurs. Mais d’une part, personne ne le fait parce que tout le monde compte exclusivement sur l’Etat ou les collectivités locales, ce qui prouve que le soviétisme est enraciné, mais de plus, il est probable que ces gens seraient poursuivis, pour démarche non-conforme à tel règlement ou tel décret. Après un assez long temps, cela se fait un peu et ces gens ne sont pas tous poursuivis. Typique du soviétisme : loi scandaleuse, sanctions scandaleuses, mais aussi rétractation de la loi.

Donc, théoriquement, on peut rester dans les poubelles, subir des incidents sanitaires et n’avoir aucun droit à y changer quoi que ce soit. La soviétisation, c’est notamment l’incapacité à faire face aux événements avec bon sens, c’est l’une des caractéristiques.

 

Le 8 janvier 2023, Noël Le Graet, président de la Fédération française de football, affirme qu’il ne “prendrait pas Zidane au téléphone” et qu’il “n’en a rien à secouer” de son parcours. Aussitôt, la masse se jette sur lui, considère qu’il a insulté une icône et veut lui faire rendre gorge. La ministre des sports juge utile de donner son avis dont on se moque, comme si un ministre avait à juger les propos libres d’un citoyen – et d’ailleurs qu’a-t-on à faire en réalité d’un ministère des sports ! Pourquoi pas, en ce cas, un ministère de la cuisine, des loisirs, du sommeil et de la chanson ? Maître Goldnadel estime justement qu’il n’y a nulle insulte, ni injure, mais cette défense n’est pas même admise. Zidane lui-même ne répondra rien. La meute estime qu’elle doit le faire à sa place. Et la presse relaie ça. Il faut se ranger à la vindicte générale. L’âne a eu le malheur de tondre l’herbe de la largeur de sa langue (comme dans la fable de La Fontaine), après avoir vraisemblablement bu un peu, et réagissant surtout avec irritation, une irritation légitime, à la question stupide d’un journaliste qui demande : « Que feriez-vous si Zidane vous appelait ? » Question typique, et qui ne peut en effet que faire réagir avec agacement. Tout le monde estime Zidane, ce fut un grand joueur, mais il faut donc tout orienter en fonction d’un appel qu’il nous ferait ? Il n’y a donc plus aucun droit à dire qu’on ne se prosterne pas, ou d’ailleurs à le critiquer ?

L’idolâtrie est bien là. Les mêmes qui refusent de prendre au téléphone des tas de gens tout aussi respectables que Zinedine Zidane, qui font barrage toute la journée à de simples citoyens, estiment que là, il y a crime de lèse-majesté. Zidane est donc une sorte de semi-dieu, une “icône” disent même ces dérachido-bulbés. Une icône du régime, c’est bien ça. Il n’est plus permis de dire qu’on refuse de prendre quelqu’un au téléphone ou qu’on n’en à rien à cirer d’un parcours. Les figures du régime chantée par le Parti sont intouchables. Vous ? vous pouvez toujours courir : personne ne vous prendra au téléphone et votre parcours, aucun ministre ni aucun journaliste n’en a rien à carrer.

L’énergie et l’argent consacrés à ce propos anodin, à tous les faits anodins de l’actualité, est énorme, pendant que tout s’effondre, que tout est bradé, que cela meurt dans la rue, ce pays n’est rien d’autre qu’un énorme plénum du bavardage et des hurlements vains, des admonitions bien-pensantes, c’est l’atmosphère des Congrès des soviets, ce microcosme au micro-mental et à la micro-morale, prend de plus en plus ses aises. Le mot qui vient, en entendant ces pitoyables glapissements proférés par ces caciques, ce perpétuel cancanage cherchant à tout prix à paraître plus officiel que son voisin de gauche, et plus sévère que son voisin de droite, cet inarrêtable besoin de faire croire qu’on a une conscience quand on n’est qu’opinion et ressenti pédant, cette manie de créer des stupeurs convenables, cette obsession prosternée de l’effigie et d’idées qui prétendent tout sauver quand tout est perdu, est la marque nette de la médiocrité devenue institution. Vous voulez réussir ? Soyez serve et médiocre ! Cet absence d’esprit et de courage embrasse à l’étouffer la mégapole toute emplie de verbe criard, lâche et niais, c’est assurément l’avènement de la pensée “démocrate” à l’américaine, une sorte de bouillie et autoritaire, le soviétisme moderne enfin. J’ai commis sur ce sujet quelques lignes dans Cavale à plein temps, je ne les rate pas, récupérez ce petit livre, vous allez vous fendre la poire.

Ces gens se rêvent en juges, ils veulent des sanctions, des sacrifices, des punitions, ils sont déjà des commissaires politiques.

 

D’autres exemples ?

 

Le type chargé de changer les ampoules dans les administrations, ça ne peut plus être un employé lambda. Il faut être validé par une formation spéciale : une formation en électricité sur trois jours. Oui, une formation sur trois jours qui apprend à changer une ampoule. Mais attention : cela ne vaut que si vous changez une ampoule à petit culot. Pour les gros culots, il vous faudra une certification ; renouvelée tous les trois ans (parce que changer une ampoule à gros culot, ça demande d’être entretenu). Tout cela est payé par les communes. Et ça prend bien sûr du temps. Une certification est aussi indispensable pour un geste ô combien risqué et professionnel : débrancher une machine à laver. Je suggère que quiconque trouve cela normal soit déchu de sa nationalité et envoyé travailler dans l’Antarctique.

 

“Parcoursup” prétend dire à un élève qu’il ne peut se présenter dans une filière. C’est illégal. Tout élève peut se présenter dans le parcours d’étude qu’il veut, quels que soient ses résultats ; c’est l’établissement en question qui détermine l’aptitude, par exemple grâce à un examen à l’entrée. Un établissement public ne peut s’opposer à l’inscription (c’est le cas des facultés) et un établissement qui le désirerait doit l’avoir stipulé dans ses statuts, selon le droit, par exemple via un examen d’entrée. Sans cela et formellement, refuser à un élève de se présenter à un établissement, éventuellement à l’examen d’entrée s’il y en a un, est une atteinte au droit constitutionnel à l’instruction.

 

Ma femme souhaite changer de code NAF (le code qui vous autorise à avoir telle activité d’entreprise), car elle a créé une petite entreprise pour survivre. Oui, étant donné que des juges sans scrupule m’ont enfermé, sans s’inquiéter du fait que j’ai une femme et des enfants, elle doit créer une activité, puisqu’aucune entreprise n’accepte de l’embaucher, du fait qu’elle est la femme d’un vilain croque-mitaine fasciste (on dira ce qu’on veut, mais les entreprises sont encore majoritairement gouvernées par des lobotomisés ; après ça, ils se plaignent du gouvernement…).

Elle a affaire au site “guichet-entreprises.fr”, qui se donne pour slogan “une seule adresse pour créer votre entreprise”. Ma femme est tenue de tout débrouiller par elle-même avec officiellement un “guichet unique” mais en fait, elle doit aller à la fois sur “Entreprendre.Service-Public.fr”, le “portail auto-entrepreneur”, le site de l’Urssaf, le “guichet des entreprises”, “Boamp.fr”, “Bodacc.fr”, “Info-financiere.fr”, “journal-officiel.gouv.fr”, “legifrance.fr”, “service-public.fr”, “vie-publique.fr”, le site “de l’INPI” ! N’est-ce pas beau ?

Tout cela, avec des identifiants, des codes de confirmation qui ne sont plus valables au bout de quelques minutes et des pages qui ne se mémorisent pas, vous en avez pour une semaine à remplir une page et hop ! il faut tout recommencer.

C’est encore et toujours “Les Décombres” de Lucien Rebat, cette République française, l’une des pires monstruosités de tous les temps et qui fait regretter à l’un de mes surveillants “les bonnes vieilles dictatures claires et franches du collier”.

Mais vos problèmes ne font que commencer. Tenez-vous bien.

Une fois que vous vous lancez dans vos démarches sur ce site, que vous constatez que ça ne fonctionne pas, qu’on ne vous renvoie pas les messages de connexion et que vos dossiers restent sans aucune réponse pendant des semaines, vous appelez. On vous apprend qu’il faut tout faire “en présentiel” à la chambre de commerce. Bon. Muni d’une solide patience, vous y allez, et là, sur place, on vous dit : “Prenez un rendez-vous par téléphone”. Vous rentrez chez vous, vous appelez, un type finit par vous rappeler quelques jours plus tard, prend des tas de renseignements et dit finalement : « Vous avez un rendez-vous avec Mme Untel à tel endroit. » Quand vous allez au rencart, personne ne vous connaît, ou c’est ailleurs… et on vous dit que ça ne se fait jamais comme ça. Vous rappelez. On vous rappelle. Vous rappelez. Là, on vous dit que “ça ne se passe pas du tout comme ça, qu’il faut tout faire sur internet”, la personne vous dit que ça ne se fait jamais en présentiel. Bref, vous vous apercevez que des tas de gens sont payés pour rien, si ce n’est pour vous désorienter et vous faire perdre votre temps. En Malaisie, on réglait tout ça en une heure, éventuellement en 24 heures, en cas de demande compliquée. Finalement, il faut aller sur le net, pour s’apercevoir qu’il ne fallait surtout pas aller sur le site où vous pensiez de bonne foi que tout se faisait, vu que c’était le site guichet-entreprise.fr avec le logo de la république et le sigle INPI. Non. Ma femme est donc orientée vers le “guichet des entreprises”, le site “de l’INPI” mais, dans le site de l’INPI, un lien vers “le guichet unique des entreprises” (on ne rit pas) qui vous conduit vers une page INPI qui s’appelle “portail e-procédure” !

Donc, elle veut changer de code NAF. Il lui faut d’abord trouver le guichet internet. Une personne d’un QI supérieur mettra environ 24 heures, puisque – c’est le génie de l’administration française – vous devez impérativement vous inscrire sur un site (ce qui n’est pas de la tarte), lequel vous apprendra, une fois que vous serez membre sécurisé, que vous devrez vous inscrire sur un autre (où vous eussiez pu aller directement si ces flèches ne vous avaient pas convaincu qu’il fallait aller sur le premier).

Une fois que vous y êtes, et que vous vous êtes inscrit, alors que vous ne deviez fournir en 1995 qu’un simple courrier de chef d’entreprise, vous devez maintenant envoyer :

– Justificatif d’identité (recto/verso)

– Attestation sur l’honneur de non-condamnation ou d’absence de sanction civile ou administrative de nature à interdire l’exercice d’une activité commerciale, faisant apparaître la filiation

– Attestation de filiation (nom et prénoms des parents)

– Justificatif de l’adresse de l’entreprise fixée au local d’habitation, par tout document établi au nom de la personne tenue à l’immatriculation permettant de justifier la réalité de l’adresse déclarée.

– Attestation de délivrance de l’information donnée à son conjoint des conséquences sur les biens communs des dettes contractées dans l’exercice de sa profession, si l’entrepreneur individuel est marié sous le régime de la communauté légale ou conventionnelle (sic)

– Attestation d’élection de domicile mentionnant la date d’expiration (resic)

– Attestation d’élection de non-condamnation datée et signée en original par l’intéressé (?)

– Attestation de renonciation à la protection du patrimoine personnel (reresic)

Je résume, c’est beaucoup plus compliqué que ça. Et vous attendrez six mois pour que ce soit pris en charge.

 

Allez, encore une anecdote parlante. Ma femme se plaint auprès de la voirie de ce que, devant l’école privée de nos enfants, il n’y ait strictement aucune prévention faite pour inciter les automobilistes à la prudence. Le type de la voirie, avec un nom étranger (comme quoi on arrive à soviétiser même les immigrés) répond que « les écoles privées sont un vrai problème, elles s’installent n’importe où. Tandis que les écoles publiques, c’est décidé par l’Etat, c’est au centimètre près, tout est fait. » Ces vieilles sornettes, ça existe encore. Mais le plus important, notez, c’est la préférence de ce bonhomme pour l’école officielle et son mépris pour l’école libre. Dans son esprit, typique de l’imbécillité française, il faut bien le dire, ce n’est pas au domaine public à se conformer à l’initiative du peuple, c’est au peuple à se conformer au domaine public : soviétisme.

 

Si avec ça vous n’êtes pas convaincu que la “France” est en réalité un membre de l’Union des républiques socialistes soviétiques d’Europe, voici quelques signes qui devraient vous faire tiquer :

  • Les milliers d’institutions et de postes, dont la majorité sont évidemment inutiles. Par exemple : vous trouvez des “conseillers en harcèlement” et des “référents harcèlement” au ministère de l’ “Education nationale”.
  • La multiplication des lois et textes réglementaires.
  • Les contradictions entre textes réglementaires.
  • La multiplication des lois et textes réglementaires hors du Droit, violant la Constitution, violant les Conventions, traités et engagements internationaux signés par l’Etat.
  • Les sanctions contre ceux qui suivent à la lettre les textes réglementaires.
  • La délation : pratique courante des pays communistes et soviétiques, on est encouragé à vendre son voisin.
  • Les institutions pourries ou carrément mafieuses, voire criminelles. Il y a maintenant des soviets partout, tels la FNSEA, soviet des agriculteurs, par dizaines de milliers.
  • Le crime, sévissant dans certaines institutions, le placement et le détournement de dizaines de milliers d’enfants (y compris de bébés), la pédocriminalité qu’ils ont à subir, la mort, et toutes sortes de choses abominables dont les Français n’imaginent pas l’existence.
  • Le contrôle du pays par les grosses banques internationales, caractéristique des Etats socialistes et capitalistes (de même essence, comme je l’ai dit).
  • La peur : plus personne ne parle, plus personne n’ose dire tout haut ce qu’il pense, redoutant les ennuis avec la Justice et les lobbies de la pensée qui font commissariat politique.
  • La psychiatrisation du moindre propos, typique également.
  • La réduction en esclavage de fonctionnaires qui croulent sous des tâches auxquels ils ne peuvent faire face.
  • L’émancipation de fonctionnaires hors du droit et des responsabilités, dont certains sont même exemptés de travail et jouissent de statuts préférentiels, d’avantages considérables les plaçant nettement au-dessus du niveau moyen des citoyens.
  • L’indifférence : on ne réagit plus aux malheurs d’autrui, on se garde bien d’intervenir quand un malheureux est attaqué.
  • La loi et le formulaire comme seuls garants de la vérité. Vous dites que vous êtes fatigué et malade ? il vous faut un document d’un médecin agréé pour le prouver.
  • La mise sous tutelle de toute activité libre. Exemple : votre voisine garde votre bébé, c’est sa nounou. C’est maintenant illégal, il faut qu’elle ait maintenant un agrément. Caractéristique.
  • La propagande.
  • Les médias d’État. Monocordes, ils matraquent avec une insistance inouïe, c’est un ensemble qui fait “Pravda”. Les médias alternatifs sont attaqués, ligotés, éventuellement détruits.
  • Nationalisations de biens privés et renationalisations successives depuis quarante ans. Des entrepreneurs voient leur affaire carrément volée par l’Etat, comme lors de la Révolution, au mépris du Droit le plus simple.
  • Vous ne pratiquez plus un métier sans diplôme. Progressivement, tous les métiers entrent sous la coupe de l’Etat qui dit si vous êtes capable de pratiquer un métier, comme s’il avait une quelconque compétence dans ce domaine, comme s’il n’avait jamais lancé une foule de ratés et brisé des talents. On n’est plus fleuriste sans autorisation, ni instituteur, ni boulanger, ni pratiquement rien. Qu’il y ait un contrôle des métiers de la part du public, certes, mais tout passe sous visa.
  • Les forces de l’ordre françaises effectuent annuellement près de 47 millions de contrôles d’identité, soit environ 128.000 par jour.
  • Les passe-droits et combines qui permettent d’éviter les tracas où les ennuis de la machine bureaucratique. Ministres qui mettent leurs enfants à l’école privée, argent planqué qui évite le fisc, passe-droits entre copains, Justice qui ne frappe que les sans-dents etc.
  • Rien ne se fait sans contrainte ou obligation. Par exemple, réutiliser les eaux usées est évoqué dans l’urgence parce qu’il y a une crise de l’eau terrible ; des mesures sont suggérées qui eussent dû être prises depuis des lustres. En revanche, il y a une vraie célérité pour mal faire. Par exemple, la loi Taubira, purement idéologique et dans la ligne du Parti, stupide et attentatoire à la perpétuation du peuple, qui fera pleurer quelques années plus tard lors de la réforme de la retraite.
  • L’avortement, caractéristique des régimes communistes et soviétiques.
  • La pauvreté.
  • Pas de morale supérieure à l’Etat2. L’objection de conscience, la clause de conscience disparaissent (éléments cruciaux pour qualifier un Etat de Droit). Le libre-arbitre est prohibé, l’arbitraire étendu. Tendance à conformer les usages à la loi.
  • Le conservatisme : rien ne doit changer dans le désordre et la déréliction. Les références sont vieillottes. Telle chaîne de radio réussit l’exploit dans le même quart d’heure de diffuser une chanson d’un chanteur passable des années 70 et une rubrique sur… le Watergate (soit deux références bobos par excellence3). Mais le conservatisme, c’est aussi garder les impôts quand on les a dissous (Taxe professionnelle par exemple), les primes quand elles ne sont plus nécessaires, les lois quand elles sont dépassées et inopérantes, les dinosaures de la politique, les fonctionnements, le ton rédactionnel de la presse pendant quarante ans, l’esprit sclérosé de la haine antifrançaise, les convictions “scientifiques” totalement a-scientifiques, les préjugés, les avantages fiscaux des apparatchiks, les prébendes, les coteries, les galas du Parti etc.
  • L’uniformisation. D’un bout à l’autre du Bloc de l’Ouest, les citoyens se ressemblent. Je l’ai évoqué4.
  • L’interdiction de cette liberté plurimillénaire de l’école à la maison, mode d’enseignement qui a produit l’excellence et le génie français, qui a été celui du Christ et de mille générations, par où sont passés beaucoup de gens, certains célèbres, qui est toujours le plus répandu au monde, qui a été brimé une première fois par la bande réunie par Jules Ferry afin de ramener le maximum d’enfants à l’école républicaine athée et obligatoire, et cette fois abrogée donc, pour, selon ce que dit l’avocat-ministricule Moretti, s’assurer que tous les enfants entrent dans le moule des “valeurs de la république”, avec les résultats décapiteurs que l’on sait.
  • A l’école, principe de l’interdiction de l’intelligence. On pense à reporter l’apprentissage de la lecture à l’âge de 7 ans, car certains, allant plus vite que les autres, représenteraient une insupportable humiliation “inégalitaire” pour les autres. Ainsi, tout le monde prendra deux ans de retard, mais on défilera contre deux ans de retraite en moins.
  • L’invention d’obligations chaque jour. Par exemple, votre enfant doit aller à l’école avec des fournitures très onéreuses et pour certaines ridicules, qui ne serviront qu’une fois, sans quoi vous avez des ennuis. Rien pourtant dans la loi n’oblige à acheter ces choses.
  • L’invention d’interdits chaque jour.
  • Les postes qui font doublons : il est connu que dans l’appareil d’État, des dizaines de milliers de personnes occupent le même poste, la même fonction. C’est ce qu’on appelle les postes “doublonnés”.
  • Le plafonnement des honoraires des médecins ou des infirmiers : « Nous ne pouvons pas augmenter nos tarifs puisque nous sommes conventionnés, même si les prix de toutes nos fournitures augmentent », explique Franck, infirmier à Paris, qui ajoute : « Je serai encore au travail à soixante-sept ans. » Comparez la mécanique de l’appauvrissement et de l’absurdité à la prétention du “meilleur système de protection sociale du monde”. Nombreux sont les métiers sous tutelle, de cette manière, ce qui est contre-productif et détruit beaucoup d’argent. Mais c’est bon pour le Parti, pardon, l’administration qui est l’équivalent du Parti.
  • L’incapacité à définir les choses : la notion de “personne à charge” par exemple, il y a presque autant de définitions que de services de l’Etat. Et donc, la multiplication des définitions.
  • L’attribution d’un médecin traitant au malade ; disparition de la liberté de choisir son médecin.
  • La structure pyramidale : depuis la Commission européenne équivalent au soviet suprême, jusqu’aux associations de terrain correspondant aux soviets, kolkhozes, komsomols etc. Safer ou URSSAF en sont d’éminents exemples.
  • La dictature du protocole, de la norme, des demandes d’autorisation et des formulaires.
  • Les organisations infanticides (Planning etc.).
  • Les délais pour obtenir la moindre autorisation, le moindre rendez-vous. Les délais pour les papiers, pour les procès etc. Rien n’est rapide dans l’ordre de ce qui est nécessaire. Une blague en Union soviétique racontait : « Un citoyen appelle son plombier et lui demande : — Pouvez-vous venir le 8 octobre 2047 ? — Le 8 octobre 2047, attendez, c’est un jeudi, ça ? Désolé, j’ai un autre rendez-vous. Le 9 de l’année suivante, 2048, si vous voulez. — Impossible, ce jour-là, j’ai dentiste. » En revanche, célérité remarquable pour mal faire, pour s’emballer dans des campagnes improvisées sans aucune visibilité.
  • Les files d’attente, les trafics de place dans les files d’attente.
  • Le trafic de biens courants liés à des pénuries ou des taxes trop élevées (cigarettes etc.).
  • L’impossibilité d’obtenir des données officielles (par exemple des déplacements de ministres à l’étranger).
  • L’affaissement de la santé, augmentation de l’obésité (caractéristique de l’appauvrissement).
  • Les innombrables usines à gaz du type “loi Pinel” ou “loi Duflot”, les “dispositifs” et “chèques” en quantités, dont l’essentiel consiste à domestiquer les individus (tout en faisant croire que ça sert à quelque chose), d’une complexité effrayante, d’une obsolescence prénatale et d’une rentabilité négative.
  • L’oubli et la négation de l’Histoire de notre pays avant 1789. Avant 1789, presque pas d’impôt comparé à aujourd’hui, pas de droits de successions, pas d’impôt sur les sociétés, pas de taxe d’habitation etc. etc., une demi-douzaine d’impôts par région, alors qu’il y en a des centaines de nos jours, un système d’aide sociale et de santé gratuit, seulement quatre ministères, une liberté immense et incomparable, pas de hordes d’élus, pas de hordes de ronds-de-cuir ou de profiteurs, pas de malbouffe, des référendums et élections chaque semaine dans les communes, une démocratie beaucoup plus installée, un bon sens généralisé, des corporations protégées, une instruction gratuite et très performante, une morale publique solide, une puissance extérieure et des armées redoutées, une présence dans le monde entier et un empire parmi les deux plus puissants du monde, une langue française la plus influente du monde, une industrie en plein développement, un urbanisme beau, intelligent, humain, une Justice plus humaine, un respect de la vie, une indépendance nationale, un art admirable et j’en passe. Tout cela est inconnu du public, c’est tabou, l’ancien temps n’est qu’un objet de musée ; la politique de table rase est toujours d’active.
  • Le niveau intellectuel qui s’effondre avec propension à recourir aux drogues et produits de synthèse, l’alcoolisme. Promotion de l’idiocratie, prix et médailles pour les œuvres les plus banales et les plus médiocres possibles. L’académie française des sièges inoccupés.
  • Les élèves sages des écoles convoqués avec leurs parents, car leur comportement est jugé anormal, on se demande pourquoi ils ne chahutent pas, pourquoi ils ne sont pas violents comme les autres, s’ils sont en souffrance, on cherche à savoir où est le problème. Normalisation de l’individu et hygiénisme mental sous critères déments. La normalité est devenue suspecte.
  • Toute référence classique doit être contrebalancée avec des références modernes et révolutionnaires. Ainsi, on mettra sur un pied d’égalité Bruegel ou Velasquez avec Tartanpion et Dugomeau-Vichlounsky qui ont été célébrés à la FIAC ou à la MJC de Bobigny, ou subventionnés par une marque automobile. Tout se vaut. Relativisme.
  • Négation des faits. Va de pair avec : confiance aveugle des pontes entre eux. Exemple : le ministre Braun se fait dire qu’un médicament n’est plus disponible dans tel hôpital. Il répond : « J’ai téléphoné au directeur de l’établissement qui m’a dit qu’il y en avait. » Le fait ou le problème n’existe pas si la bureaucratie ou le Parti dit qu’il n’existe pas.
  • De nombreux enfants placés (des dizaines de milliers par an) à cause de comportements jugés illicites quoique non prévus par la loi. Si à la fois vous avez accouché à la maison, si vous mangez de la viande et si vous refusez les vaccins, votre compte est bon : vous êtes un suspect, et un suspect n’a pas le droit d’élever son enfant.
  • L’abolition de nombreuses libertés, telles la liberté de se mouvoir.
  • Contradictions. Par ex., obligation de porter un masque alors qu’une loi l’interdit formellement.
  • Disparition de la liberté de penser à voix haute. Une pensée qui déplaît au Parti est châtiée aussitôt détectée. On l’a constaté : en quarante ans, la liberté d’expression s’est réduite à rien.
  • Disparition de la liberté de penser à voix basse. Si vous avez un jour dit quelque chose de suspect, désormais vos pensées sont décryptées pour vous. Vous êtes certainement l’un de ces chiens d’ultra-droite, parce que vous avez refusé d’affirmer clairement votre soutien à telle marche, vous n’avez pas dit un seul mot de soutien à telle victime, votre défense de tel pays n’est pas assez explicite, ou alors on ne vous a pas vu lors d’une commémoration.
  • Arbitraire de la Justice et présomption de culpabilité. La Justice est le grand temple de la pensée correcte. Là, vous n’avez aucune chance, tout élément sera considéré à charge, vous êtes un ennemi du régime, à moins que vous ne fassiez des contritions à répétition et en larmes. Ne regardez pas le juge dans les yeux, baissez la tête. Dites que vous regrettez et que vous ne le ferez plus. Tenir tête est fasciste. Justice politique et procès politiques : en principe formellement défendus par le Code pénal soviétique mais de pratique courante.
  • La corruption. Qui dit soviétisation dit corruption, c’est consubstantiel.
  • L’impérialisme. Cette constante qui est aussi celle du capitalisme prend différentes formes, actuellement une offensive à l’Est pour annexer divers pays (Ukraine, Moldavie, après Pologne, République tchèque, Roumanie, Bulgarie, Hongrie etc.). Interventions armées directes ou co-belligérance. Beaucoup d’argent pour acheter les politiciens locaux. Diverses prise en main des services médiatiques et sécuritaires des pays visés. Ces projets manquant de moyens et d’un esprit puissant sont heureusement souvent déjoués.
  • La politisation de l’enfance. En 2001, un enfant est placé dans la cour de récréation, au-milieu des autres enfants, il est sommé d’expliquer, à la demande des instituteurs et du directeur de l’établissement, pourquoi ses parents ont voté Jean-Marie Le Pen. Les enfants sont les cibles de programmes subversifs scolaires ou parascolaires, parfois affichés dans les établissements, parfois clandestins. Il est fréquent que les parents ne soient au courant de rien. Cela prend forme aussi d’irruptions de groupes de pression dans les établissements, dispensant leur propagande, des prêches touchant éventuellement à la vie intime de l’individu, en violant là toutes sortes de dispositions ratifiées par l’Etat.
  • Le soviétisme nationale reflète le soviétisme européen voir mondial. Exemple : l’OMS, la Commission européenne d’Education etc.
  • Le délinquant d’origine immigrée est a priori innocent, c’est la société “bourgeoise” qui est coupable (déresponsabilisation, paternalisme, racisme latent). Nous sommes tous des citoyens de l’univers sans frontière, des fils de l’Internationale, nous sommes tous frères, surtout les étrangers immigrés (les autres finiront par comprendre qu’ils ont tout intérêt à rejoindre le camp du Bien).
  • L’interdiction des mouvements autochtones, la dissolution par exemple de Génération identitaire, mouvement politique national bénin et légitime : regardé comme l’extrême de l’extrême. Jadis appelés “chiens de tsaristes et de comploteurs bourgeois”, les croque-mitaines fascistes doivent impérativement être fichés et passer devant par la Chambre correctionnelle. On affiche leurs têtes dans les journaux et les émissions dénonciatrices.
  • L’interdiction de parler des vrais maîtres du régime, ou l’obligation de n’user que d’un discours laudatif à leur endroit.
  • La glorification des forces de l’ordre, la dénonciation de ceux qui parlent de “violences policières”. Il n’y a aucune violence policière en Union soviétique, de même qu’il n’y a pas de défaillance gouvernementale.
  • Nous avons les meilleurs systèmes de santé / retraite / éducation du monde. Les plus beaux ponts, les meilleurs trains. Le « monde entier nous les envie. »
  • A l’étranger, les gens souffrent, ils ont la guerre, la pauvreté, ils ne sont pas protégés. Tandis qu’en Union soviétique européenne, nous sommes les meilleurs et nos citoyens sont heureux. Les chiens de saboteurs qui le contestent n’ont qu’à aller voir ailleurs, bon débarras.
  • Les faillites successives et fracassantes, certaines rattrapées provisoirement par de l’argent public.
  • La manipulation et la circulation des données personnelles.
  • La surveillance, le suivi des citoyens.
  • L’effondrement général ; le fait, pour un pays qui occupait tant de premières places, de n’être plus en tête nulle part, à part peut-être la pétanque et la crème chantilly. Mais il ne faut pas en parler ainsi, car c’est du “french bashing” ou de la démoralisation. La crise, c’est à cause des Russes / du climat / des Chinois / de la sécheresse / des vents de sable africains / du volcan Erjönyofülj ou on ne sait plus très bien, mais de toute façon un volcan lointain (ça ne sont pas nos volcans à nous qui nous feraient des coups pareils).
  • L’argent liquide devient suspect. L’entreprise libre l’est déjà depuis longtemps. Les gens qui payent en liquide ont quelque chose à cacher. De même, les gens qui envisagent d’aller vivre ailleurs.
  • Le luxe, la richesse des bâtiments publics et des appartements d’apparatchiks. Les surfaces énormes en centre-ville réservés aux nomenklaturistes.
  • L’invention des mots, de “concepts”. S’il y a une caractéristique de l’esprit du communiste ou du soviétique, c’est la certitude qu’il invente, que rien n’a été fait avant qu’il trouve son idée. Par exemple, l’administration pénitentiaire invente le mot “désistance”, soit le processus par lequel le délinquant se désiste de l’attitude délinquante. C’est toujours admirablement à la fois mal dit et stupide. En réalité, c’est tout simplement la résipiscence, vieille comme les Patriarches. Plus une société verse dans le soviétisme, plus elle alimente de nouvelles filières de ce genre, vaines.
  • Le “débrouillez-vous comme vous le pourrez, mais nous ne vous couvrirons pas” de la part des autorités (mot typique des préfets aux maires).
  • Les cultes, souffrant de contradictions magistrales. Par exemple, la nature est chantée et louée partout. C’est officiel. Mais elle est prohibée dans le monde médical, extirpée des molécules servant aux médicaments ; bafouée avec les éoliennes ; éradiquée avec la disparition de l’agriculture traditionnelle ; massacrée par les administrations.
  • L’abolition du caractère unique et sacré de l’individu et la disparition du sentiment de reconnaissance vis-à-vis de la nature, de la Création, qui donne sans compter, l’antique communion si prospère transmuée en une idolâtrie distantiatrice.
  • Les enseignants n’ont plus le droit d’exprimer leurs opinions en dehors de leur fonction. Par ex., deux enseignants sont encore poursuivis par l’ “Education nationale” pour avoir tenus des propos en privé en mai 2023.

 

Et puis, des perles :

  • Pour chanter dans la rue, il faut être autorisé par la préfecture. Les chanteurs de rue se voient attribuer un mètre carré en un lieu précis, même s’ils sont chanteurs ambulants.
  • Il est désormais interdit de fumer en forêt. A quand l’interdiction des briquets et allumettes ?
  • Des millions de logements sont vides, alors qu’il y a un énorme besoin. Mieux, d’autres millions de logements seront désormais interdits à la location, pour raisons écologiques. Ici, un impératif en heurte d’autres, dans le désordre.
  • Bruno le Maire, le 27 mars 2023, déclare : « Le monde des influenceurs est un monde créatif, innovant, il faut donc l’encadrer, le normaliser » ! Il ajoute, sans le moindre sentiment de honte : « C’est la première fois que ce domaine est régulé, j’aime bien que la France soit en avance dans un domaine. » Une déclaration aussi crétine méritait une palme (éventuellement dans la figure). Typiquement soviétique et français, le besoin du politique de prendre en charge l’activité entrepreneuriale ou l’expression individuelle. Si les autres pays, plus avancés que nous dans ce domaine, n’en ont rien fait, n’y aurait-il pas une raison ?
  • Le 10 mai 2023, Olivier Gantois, président de l’Association des producteurs pétroliers, apprend que le certificat d’économie d’énergie, imposé aux producteurs de pétrole français et créé pour “faire faire des économies aux usagers”, amène des coûts de gestion qui provoquent un surcoût du litre de carburant à la pompe de 6 à 7 cts ! Les économies qui coûtent, voilà ce qui peut postuler pour le titre du meilleur soviétisme.
  • En avril 2023, une fonctionnaire fait un malaise cardiaque en pleine séance de l’Assemblée nationale. Rien que de très naturel. Aussitôt, cependant, et dans le délire sécuritariste classique de ce genre de régime, tout l’hémicycle est évacué.
  • En mai, une ado se suicide du fait d’un harcèlement. Un directeur d’établissement répond : « Les choses avaient été faites, une commission scolaire avait été réunie. Une réponse a été donnée. » Si une commission scolaire a été réunie, alors, tout va bien ! Un soviet local s’est exprimé. Les parents peuvent dire merci.
  • Le même mois, on s’aperçoit qu’il y a des gens qui ne sont pas rackettés par l’impôt : les exilés. Ceux-ci payent les impôts d’autres pays. Inadmissible pour l’Etat français : ce sont nos vaches à lait, pas celle des autres pays !
  • Descentes d’inspecteurs académiques dans les écoles privées hors contrat, avec procédés illégaux : les inspecteurs exigent de discuter seuls à seul avec les enfants, ce qui viole les dispositions ratifiées par la France sur le droit des parents ou éducateurs à assister à tout entretien avec l’enfant. Fouille des cartables, intimidations, questions indiscrètes sur la sexualité, en parle-t-on en famille, en parle-t-on beaucoup dans la presse officielle ? Niet, camarade, passe ton chemin !
  • Etc etc etc.

 

Malgré tout cela, certains considèrent que la “France” n’est pas un pays communiste. C’est-à-dire qu’ils sont incapables de voir des évidences, ce qui est inquiétant pour eux. Nous sommes conduits par des principes qui finissent par faire une soviétisation, des principes qui à l’origine sont ceux de la révolution, donc des principes révolutionnaires, la soviétisation découle de la Révolution. Ce n’est pas un hasard, un incident de parcours ou la mauvaise volonté des socialistes et des jacobins : ils sont comme ça parce que le système les éduque comme ça.

En 2005 dans Reinhardt Tarkand, j’écrivais quelques lignes impitoyables que vous retrouverez dans l’ouvrage.

 

Un principe finit toujours par s’imposer. Mettez un gros caillou dans votre machine à laver le linge, vous aurez beau tapisser le tambour de caoutchouc, à terme, le caillou finira par tout démolir. La République est un constant aménagement, à grands frais, des mauvais principes révolutionnaires, qui finissent par l’emporter. Ça chante la tolérance, mais la ségrégation antichrétienne et anti-classique est de plus en plus forcenée. On en arrive maintenant à la phase illégale, carrément illégale, les inspecteurs académiques, les juges, les politiques ne s’encombrent plus de précautions, on entend du côté de psychopathes gauchistes des appels à la persécution ouverte, des intimidations et des désirs de lois liberticides. La ségrégation s’installe dans la loi. Le Français de 1850 serait regardé comme un dangereux fou fanatisé. L’hystérie monte. D’un côté, on abolit la peine de mort, certes, mais on établit la peine d’opinion, ce qui vise non plus des criminels, mais des penseurs. Vers 1990, avec les lois sur l’opinion, on recommence à persécuter des idées. Il y a dès le départ un principe de destruction qui est le principe révolutionnaire même. Le principe révolutionnaire – et il s’agit que ceux qui l’ignorent l’apprennent, car peu le savent –, est in fine la destruction du Bien, du Beau et du Vrai, puis de la Loi naturelle et donc, à terme, du vivant.

Si la révolution a du génie, c’est dans sa connaissance parfaite de ce qu’il faut abattre pour la victoire totale et définitive du chaos. La révolution est anti-scientifique mais elle est scientiste, de même qu’elle est immorale et moralisatrice, inhumaine et “humaniste” à la fois, elle déteste l’Homme et vénère un homme-dieu imaginaire, une chimère disaient les anciens, il y a là du golem. Et pour cause…

Les révolutionnaires se situaient volontiers sur le plan métaphysique et disaient ouvertement : notre lutte est en réalité érigée contre Dieu et conduite par le diable. Ils ne le disent plus mais ils le mettent en œuvre. L’ancien crime des faubourgs sort du ruisseau, jadis il faisait frémir les gazettes et les libelles, aujourd’hui il s’affiche au Journal officiel. Ils ont voulu faire sortir Satan des halles sordides et des catacombes, lui faire hanter les couches obscures de la société, puis le lancer à l’assaut du beau monde pour investir les organisations suprêmes. Le crime vient maintenant d’en-haut. Agatha Christie et Rouletabille enquêteraient à Bercy, à l’ONU, dans les rues de la City, à Washington, là où cela brille le plus, à Hollywood (là, ça commence à se voir). Qui pourrait imaginer que le mal se contenterait des basses-couches ? Lui aussi a des ambitions. D’autres traditions eussent dit qu’il s’agit de la lutte ultime du dragon contre l’Homme, Ahriman vainquant les Justes, Moloch-Baal dévorant ses enfants, le Serpent contre l’Etre, peu importe, l’idée est qu’une puissance dissolvante est là. La vieille tendance à voir d’immenses choses là où le moderne voit de l’anodin est peut-être exagérée, mais les actualités nous révéleront si, en effet, ce fut plus grave qu’on l’avait cru, si un principe pernicieux surnaturel était à l’œuvre.

Chacun le sent, on invoque poliment de nos jours un “changement des temps”, une “évolution des idées”. C’est en fait surtout la Révolution, à côté sans doute de progrès techniques et de circonstances hasardeuses. Mais quand on dit “il faut être de son temps”, c’est en fait une injonction cachée à abandonner les anciens principes agrégateurs et vivants. En faveur de quoi ? Manifestement de principes morbides et dissolvants : il y a de moins en moins de pacte social, il y a moins de lien au sein des couples, il y a moins d’amour, il y a plus de pauvreté, de réactions violentes, d’orgueil, d’égoïsme, une judiciarisation croissante (au point qu’on est obligé de créer de la conciliation pour désengorger les tribunaux), il y a moins de sens du devoir et de plus en plus de fraudeurs (citoyens et élus), il y a de moins en moins d’enfance et de plus en plus de gamins bandits, il y a moins de savoir etc. C’est donc un appel à devenir révolutionnaires, c’est-à-dire serviteur d’un principe in fine inhumain.

Les révolutionnaires à vrai dire promettaient ces temps que nous vivons. Ils avaient cette vision, ils approuveraient totalement ce que je dis ici, en se situant dans le camp adverse au mien. Ils seraient absolument d’accord sur le fait que je dis ce qui les motive et que nous sommes absolument ennemis. Quoiqu’ils ne sussent pas ce qui les motivait (ils croyaient que c’était leur idéal alors qu’ils n’étaient que la proie d’une pensée qui les dépassait largement), ils étaient clairs dans leurs objectifs, ils savaient très bien, eux, contrairement à leurs disciples qui n’ont pas toujours leur intuition, quels sont les principes vertueux, et quels sont les principes délétères. Voltaire est limpide : il hait Dieu. Ils voulaient nettement la grande abolition, aujourd’hui ils parlent de “grand Reset”, c’est du tout comme. Le seul fait d’évoquer le Vrai, le Bien et le Beau est déjà coupable, c’est mal, ce genre de considération est coupable, il n’y a plus de canon si ce n’est le canon de la relativité et de la religion personnelle : c’est la dissolution, l’éclatement, la dispersion. Non pas seulement que la croyance en Dieu est officiellement interdite, mais il faut croire un Dieu de carton-pâte, celui de l’Église vaticane progressiste. Il faut renoncer au vrai Dieu et à tout ce qui en découle, tout ce que le Verbe produit à chaque instant, la Vie dans sa structure intime, puis la pensée qui en découle, laquelle crée à partir de cette métaphysique originelle une société structurée et juste.

C’est-à-dire qu’on proscrit toute espèce de structure, de pensée, d’organisation, d’apprentissage, d’ordonnancement, et à terme, selon ce paradigme, la vie elle-même. Il faut maintenant, en fin de ce cycle infernal, se laisser mourir, ne plus réagir : voilà l’idéal révolutionnaire dévoilé, inavoué sans doute, mais ontologique. Le véritable révolutionnaire promeut la fin des naissances et le suicide, il déteste tout ce qui élève, transmet, améliore. Il veut à terme la fin de toute espèce de prétention humaine aussi, car cela est encore trop beau, trop héroïque, trop vrai, trop volontaire. Il faut une volonté d’impuissance. Le wokisme est la créature ultime. Voilà pourquoi la médiocrité est devenue une norme à l’égal d’une Constitution, pour l’instant certes non-écrite mais qui emplit déjà les textes normatifs et les esprits. Les révolutionnaires ont beau brandir leurs héros, ils ont tous été éliminés au profit du chaos – Liautey par exemple est le profil-type du héros qu’ils rejettent, alors qu’il fut leur envoyé.

Pour y parvenir, on se sert de structures. Au début, c’était la République française, promotrice mondiale ; mais lorsque la dissolution fut suffisamment avancée partout, cette pionnière n’était plus tout à fait aussi nécessaire, et puisqu’elle s’est nantie d’une Constitution de 1958 relativement solide et défenderesse des derniers droits, elle doit à son tour être démantelée. Maintenant, c’est l’Europe et l’Otan qui mènent les choses. Mais ces structures elles-mêmes sont compromises. On verra qui tentera ultimement le grand gloubi-boulga mondialiste, la Tour de Babel, rêve ultime.

Selon le principe révolutionnaire, comme on descend les marches d’un escalier, on procède par étape. Cela, vous le voyez depuis deux cents ans. D’abord, on proscrit le roi, puis Dieu, puis la religion, puis les structures qui héritent de tout cela, puis la pensée juste, puis la vérité courante, puis les principes courants, puis le simple bon sens, puis l’âme, et enfin le corps lui-même. La révolution attaque successivement les murailles, qui tombent au fur et à mesure. A chaque muraille, une population se défend, les autres restent impassibles. Mais leur tour vient ensuite. Par exemple, en 1985, la majorité des Français refusait de lutter sérieusement contre l’immigration, croyant les discours universalistes, et ils ouvraient les frontières, ils refusaient d’entendre que cela attaquait la souveraineté, la démographie et les valeurs nationales, l’économie, la stabilité, la sûreté etc.5 Trente ans après, ils sont attaqués dans leur propre quartier et ils comprennent6. Mais c’est trop tard. Entre-temps, il en a été de même avec l’Europe, avec l’euro, avec les 35 heures, avec chaque nouveauté qui a été un nouveau saccage, après chaque dépouillement qui a fait avancer la chose : toujours plus, mais toujours plus de chaos.

Les quelques combattants passaient d’une muraille à l’autre, en reculant à chaque fois et en repoussant les inactifs. Les Nations entières se sont progressivement enfermées dans ces prisons que sont nos pays (Bérénice Levet, philosophe, le dit comme moi). Ceux qui montent sur la muraille contre le wokisme, ou contre la prise en charge de l’individu, ou la drogue importée, voient-ils les perspectives, ont-ils compris que ce ne sont que des étapes ? Je n’en suis pas sûr. Faire des prospectives, c’est aujourd’hui faire du “complotisme”, vous le savez. J’en entends qui sont pertinents, tels Charlotte d’Ornellas, et Mathieu Bock-Côté qui font ensemble la meilleure chronique télévisée française depuis la création de l’ORTF, mais à part ceux-ci, je ne vois personne dessiner une perspective du recul inexorable. D’autres ont-ils compris que ces dernières décennies, ces derniers siècles, révèlent un principe de dissolution, qui est le même depuis tout ce temps ?

Mais sans aller aussi loin, ceux qui ne conduisent qu’un combat épisodique sont lâchés par ceux qui, comme eux précédemment, généralement plus jeunes, sont trompés et ne comprendront l’enjeu du moment que dans trente ans. Quand on vous met sous le nez telle ou telle nouvelle loi, ne négligez jamais de considérer en quoi cela participe de la logique révolutionnaire. De manière générale, ne laissez rien passer.

La Révolution n’est pas un phénomène historique fini. Elle court encore, et parcourt le monde. Dans les années 30, les théoriciens communistes russes disaient textuellement : « Nous sommes la première vague vraiment révolutionnaire. En face, à l’étranger, il y a une réaction. Il est inutile de lancer de trop vastes opérations révolutionnaires chez nos ennemis, car cela renforcerait leur habitude de lutter contre nous. » Moscou éliminait physiquement de nombreux agents communistes efficaces en Europe, de temps en temps, pour freiner le processus. Il y avait même une collaboration active avec Berlin pour aider à éliminer des militants communistes allemands. « Il faut attendre, continuaient-ils, que la réaction passe, qu’elle ne soit plus aussi vive, qu’elle ne soit plus à la mode, pour ensuite lancer un plus grand assaut encore ; peu importe que cela attende dix, vingt ou encore cinquante ans, ou même cent. Quand nos ennemis auront avalé le premier poison révolutionnaire, on passera à la phase suivante, avec un poison plus dangereux encore. »

C’est ainsi que le communisme a gagné l’ONU et toutes les organisations gouvernementales occidentales, de quelque niveau que ce soit. Pour finir, le soviétisme conduit inexorablement à la révolution. Nous y sommes.

 

Il y a beaucoup d’autres symptômes. La haine du christianisme et la faveur faite à l’islam, par exemple, les pays communistes se sont toujours assurés de détruire le christianisme en s’aidant de l’islam (l’islam ne pouvait être écrasé avec de bons sentiments comme le christianisme, il résistait par la passivité muette alors que le christianisme résistait par la parole ; mais l’islam ne promettait rien en retour, il se laissait acheter provisoirement mais ne donnait rien en échange que cette passivité ; un jour les communistes ont fini par le comprendre à leurs dépends).

Soviétique aussi, la tendance à rechercher les “traîtres” et réclamer des peines de plus en plus sévères pour eux. Le terme de “traître” est évidemment en constante évolution. Il y a trente ans, c’était de refuser l’immigration qui était traître, traître au grand bel esprit de la révolution qui est universaliste et antinationale par essence. Aujourd’hui, c’est non seulement ça, mais persister à dire qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin, bientôt ce sera refuser l’écriture inclusive, ou refuser d’avouer qu’on apprécie la viande rouge.

Dans le Zéro et l’Infini, qui raconte un procès en URSS, le personnage principal, un ancien ponte du régime soviétique, est poursuivi sous le coup d’accusations complètement inventées par le n°1 du régime. A la fin des interrogatoires, après plusieurs semaines, le prévenu cède et signe tout ce qu’on veut : qu’il a comploté pour assassiner le n°1, qu’il était en fait contre-révolutionnaire et souhaitait la fin du régime ; il reste un partisan acharné du communisme, et à tel point qu’il accepte justement de tout signer pour préserver les intérêts du Parti et du régime. Une jeune fille, à la fin de l’ouvrage, confie qu’elle a signé une résolution à l’atelier où elle travaille, que tous devront signer également (sous peine de passer pour un traître et d’être arrêté). Cette résolution exige qu’on poursuive sans pitié tous les traîtres de ce genre et qu’on les extermine. Le traître en question était l’ami de son père. Elle dit également que quiconque montrera de la compassion envers les traîtres sera considéré comme traître également. « Les travailleurs doivent se montrer vigilants », ajoute-t-elle. “Vigilant”, un mot typique, très employé dans les années 20, en Union soviétique, et qu’on entend de plus en plus en République française.

Ce genre de déclaration n’avait aucun impact sur la politique décidée par le Parti, elle était produite spontanément par des gens qui montraient ainsi comment ils pensaient, et ils engageaient aussi tous les autres, contraints de s’aligner. C’est la participation spontanée au despotisme.

Le wokisme agit de même, ou les meetoo : vous signez ou alors vous être un traître et vous perdrez votre chaire à la faculté, votre poste dans tel labo, votre portefeuille au ministère.

En fait, la seule utilité de ce genre de déclarations était d’augmenter l’emprise sur les consciences et de régler les comportements, quoique les dirigeants ne les aient pas initiées eux-mêmes. Il y a une intelligence autonome du mal dans les sous-ramifications de la révolution, dans chaque parcelle du communisme mondial. Face à cela, heureusement, il y a une réaction qui renaît et grandit.

Dans la lutte contre la Chine, les communistes occidentaux dénoncent souvent le Parti communiste chinois (par exemple lorsqu’ils attaquent le réseau Tik-Tok). C’est le cas d’un communisme luttant contre un concurrent et même, la lutte d’un communisme plus évolué pour éteindre l’autre, devenu inutile à la bonne marche de la révolution mondiale.

Les communistes étaient obsédés de contredire Dieu. Un journal communiste affirmait que l’infini n’existait pas et qu’on “avait découvert que l’univers était limité” (par qui ? comment ? ce n’était pas indiqué). L’inconvénient, c’est que si un espace est limité, dans quoi est-il enfermé, dans quelle boîte plus grande se trouve-t-il enclos ? Ce genre de pensée rendait certains commissaires politiques à moitié fous, mais il est certain que l’idée d’infini était contraire au soviétisme, qui affirme que tout dépend de l’Homme, c’est-à-dire le prolétaire, c’est-à-dire en fait le militant communiste exclusivement.

Les sécuritaristes réclament plus de police, plus de CRS. Ils cèdent à ce penchant, c’est utile, ils serviront durant un certain temps. Le soviétisme imprègne jusqu’à la “droite.”

Le soviétisme succède au bolchevisme par le politique et la sécurité publique, on voit très bien comment il pousse ses ramifications dans les esprits. La subversion du premier degré devient subversion de second degré, elle s’officialise. C’est un processus normal. Que nous allons vivre de plus en plus. Sur les réseaux sociaux, la délation s’organise, de véritables brigades mobiles vont d’une page à l’autre, sur simple dénonciation, et exigent la suspension (et l’obtiennent de Facebook ou d’autres, acquis à la police de la pensée), voire déposent plainte. Le nombre fait de l’effet et beaucoup de gens sont poursuivis, beaucoup de pages fermées. La chasse à l’homme revient. Le wokisme ou le lgbtisme, c’est encore et toujours la révolution, ne nous y trompons pas. Même puissances financières, mêmes logiques, mêmes principes, même finalité.

Heureusement, d’autres échéances vont chambouler cette perspective.

Parmi elles, il y a une chose qu’un adolescent comprend : celui qui hait le Bien en se croyant inscrit dans une vision d’un infini social finit inéluctablement par s’éliminer lui-même, sa négation de la grandeur combat en lui les héritages logiques, construits. Il en arrive à celle-ci, qui a été celle d’un militant marxiste contemporain : « Le Che Guevara ne doit pas non plus être regardé en héros, car la notion de héros est fasciste. » Il commence par haïr les bijoux précieux car ils sont signes de richesse bourgeoise. Il refuse de consommer car la consommation est capitaliste. Il ne veut plus passer devant les églises ni sur les ponts de la monarchie, ça le rend malade. A force d’éliminer toute notion fasciste, il ne veut plus voter car la bourgeoisie vote, il ne veut plus acheter son pain car les militaires achètent leur pain, il ne veut plus rouler en voiture car les salauds de pollueurs roulent en voiture, il ne veut pas d’enfants car les enfants symbolisent la transmission, il ne veut plus sortir car tout lui rappelle un ordre, il se contracte en lui-même, le langage lui-même lui paraît bientôt une expression trop rigide et classique, il se déconstruit pan par pan, il abandonne tout ce qui lui rappelle de près ou de loin une quelconque transcendance, il finit par bégayer, il baragouine, crachote, refuse de construire son propos. Il fume des joints, ne se lave plus la tête, se distrait loin des réalités toutes fascistes sur des écrans japonais ou chinois qu’il a eus au rabais, histoire de faire la nique au commerce. Jadis, il confessait ses fautes à ses camarades, comme le préconise le Parti, mais il ne veut plus le faire, il ne se livre plus aux confessions publiques, trop grandiloquentes, il préfère sombrer dans une confession intime, décousue, perpétuelle et psychiatrique. Il s’est cru infini, il termine zéro.

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Rémy D. WIEDEMANN, Président de RENVERSEMENT pour LA NOUVELLE FRANCE

2 C’est ce que je dis dans Reinhardt Tarkand : « L’inexistence légale d’une morale supérieure oblige chacun des agents de l’Etat à une capitulation intérieure : chacun doit oublier ses scrupules moraux, il n’y a pas d’objection de conscience. Le conflit entre loi et morale ne peut s’étaler dans aucun divorce public entre l’agent et l’Etat, ce n’est tout simplement pas permis. L’agent de l’Etat est le prolongement de l’Etat, il n’a pas de conscience propre, il est donc tenu de détruire en lui-même toute velléité morale, et ainsi l’affaire est réglée – c’est à ce moment-là, précisément, qu’un Etat sort du droit et commence à être despotique. »

3  rappelons que le Watergate (affaire de pose de micros espions dans des bureaux démocrates par les services du président républicain Nixon) ne fut que peccadilles à côté de ce qu’on a vu avec les Démocrates américains depuis, et que Nixon au moins a eu le courage et l’honorabilité de démissionner, tandis que les Clinton et autre Obama, pris cent fois la main dans le sac, avec non seulement des écoutes illégales mais jusqu’à des assassinats, n’ont jamais lâché le gâteau.

5 Pour les tromper, on a utilisé un subterfuge simple : on leur a dit que ceux qui défendent les frontières sont les affreux disciples de ceux qui, durant telle guerre, ont défendu l’ennemi et tout ce qu’il a fait. Bien évidemment, ces ennemis ne peuvent se réduire à cela, et ceux qui furent les alliés ne commirent pas moins de monstruosités, certains commirent même davantage, mais peu importe, cela marche, et c’est tout ce qui compte.

6 Néanmoins, la plupart voire la totalité reste persuadée que l’immigration zéro n’est ni possible ni souhaitable, uniquement parce qu’en pratique, cela semble impossible alors que c’est parfaitement et aisément faisable, nombre de pays le prouvent, en Asie par exemple.

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