Résumé de la vidéo : Rémy corrige les propos de Poutine
Monsieur Poutine a fait des déclarations qu’il convient de corriger et de corriger avec vigueur. Nous, les Français, nous avons des choses à dire au milieu de tous ces bobards occidentaux, américains, russes.
Nous, Français, nous avons quelque chose à dire spécialement touchant la Seconde Guerre mondiale.
Je crois que c’est le moment parce que nous voyons circuler beaucoup de choses absolument aberrantes et fausses.
Monsieur Poutine aurait déclaré la vérité sur la Seconde Guerre mondiale, et elle est en train d’être déformée. La vérité gêne ceux qui fondent leur politique coloniale sur des mensonges. Moi, je vais dire des choses qui manifestement vont beaucoup le gêner, lui-même. Le revanchisme, la moquerie de l’histoire, la justification du nazisme, tout cela est une partie intégrante de la politique générale des élites occidentales. Là, je l’arrête tout de suite, Monsieur Poutine n’est pas au courant de ce que depuis 70 ans, les élites occidentales se sont fondées entièrement sur une chasse aux sorcières nazies. Toute la politique occidentale, toute l’instruction à l’école, toute la culture, tout ce que nous ont conté les médias, c’était que l’Allemagne nazie était la méchante.
Sur ce sujet, je voudrais dire que la France avait beaucoup à offrir, et peut-être de bien plus profitable que ce que l’Allemagne socialiste offrait à l’époque. Même si l’Allemagne socialiste a réussi un redressement spectaculaire sur le plan social et économique, il y avait en France, nonobstant la République, un tissu social, un art de vivre qui valait bien ce qu’on vivait en Allemagne. Et la France a été un pays merveilleux qui n’avait pas de leçon à recevoir de la part des nationaux-socialistes allemands. D’ailleurs, il y avait une certaine résistance en France vis-à-vis de cet engouement pro-socialiste, notamment de la part des socialistes français qui adoraient le Troisième Reich. Il faut quand même le rappeler, ces gens adoraient le Troisième Reich, ils trouvaient ça formidable. Et il y a qu’à regarder les journaux d’avant-guerre, les socialistes français croyaient énormément à l’avenir du socialisme allemand. Bien peu chez eux ont émis des réserves prudentes, comme en ont émis les nationaux français. Ainsi du Maréchal Pétain, qui était très rétif vis-à-vis de la présence, bien sûr allemande en France, mais vis-à-vis du Reich en général. Beaucoup de gens en France, dans cette perspective, et c’est pour ça qu’il a été énormément soutenu par la population, étaient extrêmement prudents vis-à-vis de l’Allemagne, de même que beaucoup de gens étaient très rétifs vis-à-vis de l’Union soviétique. Et beaucoup de gens aussi étaient très rétif vis-à-vis de l’Empire anglo-saxon, que ça plaise ou non. Le Maréchal Pétain était sur cette triple position : prudence vis-à-vis de l’Allemagne, prudence vis-à-vis des Anglo-Saxons, prudence vis-à-vis de Moscou. En fait, il défendait les intérêts des Français, voilà ce qui dérange, je pense, le plus.
Or, qu’est-ce qui conduisait les foules à l’époque ?
Vous aviez, bien sûr, les collaborationnistes, notamment Pierre Laval et d’autres qui étaient d’anciens socialistes pour beaucoup. Et puis, il y avait bien sûr ceux qui étaient favorables aux anglo-saxons. Ça, c’était de Gaulle et beaucoup de membres du gouvernement de Vichy, beaucoup d’officiers, beaucoup de ministres étaient très, très pro-anglais, très pro-américains. Et de Gaulle et ses anglais courtisaient ces hommes à Vichy, ils obtenaient d’ailleurs des rendez-vous toutes les semaines. L’ambassadeur américain avait rendez-vous avec le Maréchal Pétain, ce qu’on ne vous dit pas, on essaie de vous faire croire que Pétain était l’homme de l’Allemagne, c’est pas le cas, c’était plutôt l’homme des Anglo-Saxons, puisque il se laissait plutôt influencer par les anglo-saxons et collaborait très mal d’ailleurs. Les Allemands s’en plaignaient, ils collaboraient très mal, il ne cédait pas sur tel ou tel point, il refusait de prêter des bases aériennes en Afrique du Nord, etc. Je pense que c’est très important pour les Français de lire le bouquin de Benoît Méchin, « Les mémoires de guerre ». Vous allez comprendre ce qui s’est passé parce qu’il y a plein d’anecdotes qui vous racontent les choses et qui vous donnent un visage précis et vrai, heure par heure pratiquement, de ce qui s’est passé à Vichy.
De Gaulle n’avait qu’une envie, c’était de débarquer avec l’aide des alliés. Ils étaient prêts à débarquer en France avec les Anglo-Américains et pratiquement leur remettre le pouvoir, ce qui s’est fait. Et puis, il y a ceux qui étaient les ardents défenseurs de l’Union soviétique et de l’international socialiste. Et ça, c’était une part de la résistance, une petite part, c’est la résistance de gauche, celle qui a éliminé la résistance initiale qui était monarchiste, catholique et de droite, bonapartiste également. Les premiers résistants, ils ont été éliminés, la résistance a été récupérée par les gens de gauche et par les gaullistes notamment, avec les manœuvres du célèbre Jean Moulin. Gaullistes et communistes se sont alliés objectivement pendant la guerre pour créer une résistance qui s’était débarrassée de ses fondateurs. C’est en passant, ce que je raconte dans un petit livre que j’ai écrit en prison sur ce qui s’est passé dans nos cantons et dans nos campagnes, très discrètement, et qui ne figure pas dans l’histoire officielle. Comment on a éliminé les gens, parfois dans leur lit, comment on a mitraillé les gens à domicile, les anciens fondateurs de la résistance. Et ces coups de main n’étaient pas du fait des Allemands, c’était le fait d’organisations qui naissaient, financées par Londres ou par Moscou, qui étaient armées, et qui se débarrassaient de gens qui étaient assimilés pratiquement aux Allemands, alors qu’ils étaient des résistants. Ces gens qui résistaient aux Allemands, qui avaient créé de très nombreux réseaux puissants et très bien structurés, et bien pour les gens de gauche, c’était des gens trop à droite, donc on les a éliminés physiquement. C’est pour ça que vous les retrouvez pas en 1945.
Cette résistance de gauche ou d’extrême gauche était favorable à Moscou. Et ces gens aussi, qui ont été extrêmement présents dans la vie politique d’après-guerre jusqu’à aujourd’hui, et qui tiennent les médias aujourd’hui depuis l’époque, ils ont réussi à noyauter, en passant par Mai 68, toutes les officines de l’État. La triple alliance contre la France, elle existait à l’époque du Maréchal, et lui, il était au milieu de tout ça, il faut bien le dire. Et alors, vis-à-vis du Maréchal, je crois que les gens de bien, les gens vraiment équilibrés, ils avaient une certaine prudence, parce que c’était très difficile de considérer qu’il pouvait assumer un pouvoir légitime après la République. Il défendait le Maréchal dans la mesure où il refusait que la France ne cède pas aux sirènes étrangères, et en même temps, il y avait un certain recul.
Moi, je l’ai vécu. Dans nos ambiances familiales, il y avait un recul par rapport à Vichy, parce qu’il y avait tout de même ici ou là des mesures qui étaient soit un peu trop allemandes, soit un peu trop anglaises, soit un peu trop russes. En général, à Vichy, ce qui dominait, c’était d’abord les Anglo-Saxons. Les Anglais étaient très puissants, les Américains aussi, et puis ensuite, un peu l’Allemagne, beaucoup moins qu’on le croit. Les Allemands étaient beaucoup plus présents à Paris qu’à Vichy, ils étaient beaucoup moins influents à Vichy qu’à Paris. Mais, les gens de bien, ils se disaient : « Bah, Pétain est peut-être en train de céder aux sirènes anglo-saxonnes et peut-être aussi, dans une certaine mesure, aux sirènes de Berlin, voire une complaisance vis-à-vis de l’activisme communiste. » C’est pour ça que beaucoup de Français n’ont pas bougé pendant la guerre, on le leur reproche en disant qu’ils ont été des Français collabos. Non, pas du tout, au contraire, ils refusaient de collaborer à un quelconque ordre étranger, que ce fût. Ils refusaient l’Union soviétique, ils refusaient la City et Londres, et ils refusaient également Berlin. Ils ne bougeaient pas parce qu’ils redoutaient justement de soutenir soit l’Allemagne en collaborant à l’excès, soit les États-Unis et l’Angleterre, qui depuis très longtemps, lorgnaient sur la France en soutenant la résistance et en nous bombardant copieusement des milliers de villes. Il était tout à fait normal que les Français se tiennent à distance. Ils ont donc bien agi, ces Français qu’on a insultés depuis des décennies. Moi, je dis qu’ils ont fait le bon choix, essentiellement. Alors bien sûr, qu’il y a eu des héros dans la Résistance et peut-être que nous en aurions fait partie, parce que par principe, nous refusons qu’un uniforme étranger parade en France, de même que nous n’acceptons pas aujourd’hui l’immigration étrangère. Il est tout à fait normal que nous soyons souverains chez nous, donc il est normal que des gens se soient engagés dans la Résistance à l’époque. Mais il est aussi normal que certains se soient dits : « Cette résistance pourrait servir les intérêts de Moscou », ce qui était largement le cas, puisqu’on l’a vu à la Libération. On a vu jusqu’en 1949, les exécutions de masse qui se sont produites contre des gens qui étaient accusés de ne pas être suffisamment communistes ou socialistes. Et puis, on a vu aussi cette dérive et cette remise de l’État français aux mains des puissances anglo-saxonnes. Je le répète, la sagesse était du côté de la population très largement, et peut-être aussi un peu du côté de Vichy, en tout cas, de ceux qui à Vichy ont pris une grande méfiance vis-à-vis de ces empires qui lorgnaient sur la France.
Mais avec la défaite, bien sûr, l’Allemagne était responsable de tout et les Allemands ont justifié tout ce qui a pu se passer, toutes les combines, toutes les magouilles, tous les vols, tous les viols, toutes les exécutions, ont été justifiés par la guerre et ont trouvé comme réponse :
« C’était la guerre, c’était les boches. »
Pendant 70 ans, on a tout justifié au nom d’Hitler. Et Monsieur Poutine recommence. Il va nous expliquer que nous sommes du camp des nazis. La ficelle est un peu grosse. Tout ce qui était allemand, c’était des salauds, de toute façon, il n’y avait pas de nuance là, puisque de toute façon, ils ont perdu, les vaincus ont toujours tort. Et aujourd’hui, Monsieur Poutine vient nous dire que les Français étaient totalement du côté des Allemands et que les Russes étaient tous des braves gens. Nous ne laisserons pas dire. Les soldats soviétiques, nous savons ce qu’ils ont été. En aucun cas, nous allons les célébrer, parce que pour beaucoup, il faut voir quelle bande de gangsters ça a été. Toute fille, toute femme, entre 5 ans et 95 ans, a été violée pratiquement, ça a été abominable. On ne va pas nous dire que le soldat russe a été un admirable soldat. Le vainqueur de la Grande Bataille patriotique, en réalité, ce sont des masses infinies qu’on a envoyées au feu, qui ont fini par gagner sous le nombre, avec un double front. L’Allemagne a cédé parce qu’elle a cédé faute de moyens et faute d’hommes. Elle ne pouvait pas faire face, elle n’avait plus d’énergie non plus, elle n’avait pas accès au pétrole, donc elle ne pouvait pas durer bien longtemps. Cette fable que nous raconte Poutine, ça ne passe pas et ça ne peut pas passer, ça ne peut tromper que les ignares. D’ailleurs, pour sa gouverne, je vais lui rappeler quelque chose. Je rappellerai ensuite à Israël quelque chose aussi. Je vais lui rappeler à Monsieur Poutine que le fameux glorieux soldat soviétique, il a été envoyé dans les camps de déportation dès lors qu’il a été en contact avec les Allemands. Les soldats russes qui ont été au contact avec les Allemands, qui se sont battus contre eux, ils ont été déportés ensuite pour contact avec les Allemands, avec les nazis. Voilà comment ça se passait.
Alors qu’on ne nous raconte pas d’histoire. De même que les glorieuses victimes des camps de concentration allemands, tant vantées par l’intelligentsia depuis 70 ans, pour moitié, se sont retrouvées sous le seuil de pauvreté en Israël et dans une misère terrible. Vêtir les masses, c’est toujours très pratique politiquement, ça fait toujours très bien de dire « le fameux soldat soviétique », nous adulons le fameux rescapé de la Shoah que nous adulons. Il faut voir comment les gens ont été traités ensuite, mais c’était un tel bloc que l’on a assimilé l’uniforme allemand à tout ce qui avait de pire et d’abominable. On ne vient pas nous raconter que les Occidentaux seraient en train de restaurer une mythologie nazie. Certes, les Occidentaux défendent des néonazis en Ukraine, mais de là à raconter que nous, nos gouvernements, nous serions d’un bloc des néonazis, là, c’est vraiment poussé très loin et c’est dire n’importe quoi.
Les premières années de la Grande Guerre Patriotique, l’URSS s’est battue seule : c’est faux.
Les premières années de la Grande Guerre Patriotique, l’URSS s’est battue seule, face au nazisme, tandis que toute l’Europe travaillait. Pour l’histoire, c’est faux. Alors là, il y a plusieurs choses à dire. D’abord, l’URSS, durant les premières années de la « Grande Guerre Patriotique »( j’y reviendrai) était consacrée à l’alliance avec l’Allemagne, il faut quand même pas l’oublier. Les Russes et les Allemands étaient liés, et pas qu’un peu, ils étaient alliés, au point que l’URSS a fourni armes, pétrole, blé en quantité énorme au 3ème Reich. J’ajoute chose que personne ne vous dira, que l’URSS a demandé à intégrer l’axe, ce qui lui a été refusé. Je j’ajoute également que les plus hauts dignitaires russes ont émis leur admiration, l’expression de leur admiration vis-à-vis du 3ème Reich. L’un d’eux a même dit, je crois que c’est Molotof, que Hitler avait réussi du point de vue des socialistes, ce que l’URSS n’avait pas encore accompli. Il y avait bien une connivence extrêmement forte, et notamment une connivence qui s’est exercée contre la France, car n’oublions pas que les Soviétiques ont soutenu des partis, notamment le Parti communiste, mais aussi des syndicats, qui ont tout fait pour saborder l’effort de guerre français, allant jusqu’à saboter les armes mêmes, jusqu’à faire brûler des avions tout neufs, et à démobiliser les soldats pour ne surtout pas résister aux Allemands. Les Allemands, c’étaient des amis pour les Russes. Il y avait d’ailleurs des affiches dans Paris et dans toute la France placardées par les communistes disant « camarade ouvrier, soutiens le soldat allemand » ou « fraternise avec l’ouvrier socialiste allemand ». Et plusieurs disaient avant-guerre : « Nous ne nous battrons pas contre nos camarades ouvriers allemands. »
Les socialistes eux-mêmes, les Jeunesses socialistes sont allées à Nuremberg et sont revenues enchantées de leur visite en Allemagne. N’oublions pas, je l’ai déjà dit, que les journaux de gauche ont été les premiers à obtenir l’autorisation d’être réédités une semaine après l’entrée des troupes allemandes dans Paris. Ça a commencé par le Matin, journal socialiste, et l’Humanité quelques jours plus tard. L’Humanité, journal français, ami des Soviétiques, que vante Monsieur Poutine. Moi, si j’avais Monsieur Poutine en face de moi, je lui dirais : « Ne nous raconte pas d’histoires, pas de ça avec moi. » La Russie n’est devenue patriotique que lorsque Staline s’est aperçu que l’Armée rouge, s’écroulant du fait des purges, elle était incapable de faire face à l’invasion allemande, invasion qui, entre parenthèses, était exactement comme dans le cas de la Russie aujourd’hui face à l’Ukraine, une réaction anticipatrice sur ce que l’Union soviétique préparait. Nous savons aujourd’hui que l’Union soviétique préparait une attaque dans le dos de l’Allemagne. L’Allemagne a réagi de manière préventive. De même que les Russes récemment ont réagi de manière préventive face à la tentation d’annexion de l’Ukraine par l’OTAN et éventuellement l’attaque ultérieure de la Russie par l’OTAN. Ce qu’on pourrait voir arriver sous peu de temps.
Pourquoi l’écroulement de l’Armée rouge face aux Allemands ?
Et bien, en Union soviétique, je rappelle qu’en 1937, par exemple, la moyenne du nombre de gens exécutés était de 1600. 1600 personnes exécutées chaque jour en 1937. Les purges, c’est quelque chose qu’on imagine à peine. Est-ce que les médias occidentaux vous l’ont dit depuis 70 ans ? Est-ce que les médias occidentaux ont été pro-azis en dénonçant les purges en Union soviétique, comme le prétend Monsieur Poutine ? Parce que si le bloc de l’Ouest était à ce point pro-allemand, on en aurait parlé, or on a strictement rien dit. Et d’ailleurs, il n’y a pas besoin d’être pro-allemand pour dénoncer les crimes du communisme, Monsieur Poutine. Il n’en parle pas, les médias français n’en parlent pas non plus, pas du tout. Les Français ne sont pas au courant de ce qui s’est passé en Union soviétique depuis 1919. Ce sont des dizaines de millions de personnes qui ont été exécutées sommairement, déportées, envoyées en camp de travail ou en asile psychiatrique. Dans l’ensemble de l’empire soviétique, il y a eu des millions et des millions de gens assassinés, Monsieur Poutine. Il en fait quoi, tous ces gens ? Il se tait, comme les médias occidentaux. Alors, où est le rapprochement à faire ? Pour nous, le récit que Monsieur Poutine fait de la Seconde Guerre mondiale est exactement le même que celui de nos médias. Bref, en Union soviétique, toute l’armée a été décapitée. C’est ce que je raconte dans Reinhart Tarkand. Brièvement, l’armée et beaucoup de gens de l’administration ont été tués pour des tas de motifs : diversionnisme, négationnisme, révisionnisme, complotisme, tous ces épithètes qu’on retrouve encore aujourd’hui et qui se développent d’ailleurs dans cette Union soviétique qui est l’Europe.
On retrouve les mêmes réflexes que dans les années 30. C’est bien le sujet d’ailleurs, il faut bien se rendre compte de ce que le soviétisme actuel ressemble de très près au soviétisme d’hier. Il se développe, c’est un soviétisme moderne. Mais j’affirme moi que nous sommes en phase de soviétisation, et vous voyez la concomitance des discours. Et vous savez qu’il y avait des gens en Union soviétique qui disaient : « C’est ce que je raconte dans Tarkand, des gens qui disaient : « Mais c’est incroyable, on a l’impression qu’il y a des gens au sommet de l’État qui sont en train de saboter et de détruire tout le pays. Ils sont en train de détruire complètement la révolution telle que nous l’avions pensée au début. » Et effectivement, tous les révolutionnaires de la première heure ont été exécutés, pratiquement, à part Staline. Il y a eu une véritable purge qui a touché tout ce qui a initié la révolution bolchevique. C’est très étrange pour les communistes convaincus de l’époque. Et quand ils émettaient des doutes, on les accusait d’être des agents de l’impérialisme étranger.«
Alors, n’allez pas chercher loin des conspirations fumeuses. L’explication est très simple. En réalité, il y a derrière tout ça un principe du mal qui détruit tout ce qu’il touche. D’abord, les révolutions détruisent les opposants. Vous avez vu ça la Révolution française, on a éliminé tout ce qui était royaliste, tout ce qui était monarchiste. On a tué les catholiques, les prêtres, et cetera. Une fois qu’on a supprimé tous ces gens-là, on a commencé à s’intéresser à suspecter ceux qui n’étaient pas des purs, des durs, des gens vraiment impliqués. Et plus ça plus les gens qui étaient moyens, mitigés, ou qui étaient des militants de la première mais pas suffisamment, jusqu’au boutiste, tous ceux-là ont été éliminés. On a vu ça, la Révolution française, et on a vu ça aussi dans le processus révolutionnaire communiste. C’est la même chose. De même que nous sommes, nous, dans un processus révolutionnaire qui nous conduira à la même chose. On va d’abord éliminer les ennemis de la révolution, et puis ça ira de plus en plus vers le cœur du dispositif. Ceux qui ne seront pas des radicaux, des purs et durs de la révolution en cours, la révolution mondiale en cours, ceux-là seront éliminés.
Or, ce qui est intéressant, c’est qu’on arrive justement maintenant à un moment où cette révolution elle manque de moyens. On va vivre le moment où cette révolution n’aura plus les moyens de sévir, elle va être obligée de passer à autre chose. Et c’est pour ça qu’on parle maintenant, on entend parler de grand reset, parce qu’ils s’aperçoivent que le révolution ne peut pas aboutir selon les anciennes méthodes qu’on a vu à l’œuvre en 1789 ou en Union soviétique aujourd’hui. Vous sentez de la même manière dans notre Union soviétique européenne qu’il y a quelque chose qui est en train de détruire complètement nos pays, notre Europe. C’est très clairement à l’œuvre, comme à l’époque, d’une autre manière, bien sûr. Ce ne sont pas les mêmes mécaniques, mais on sent l’intention, on sent les manœuvres, on sent le sabotage, la destruction de ce qui faisait la force de l’Europe.
Je reviens à notre histoire de grande guerre patriotique.
Il y a eu une décapitation de l’Armée rouge.
Face à quoi, l’armée allemande n’a pas eu grande difficulté. Je rappelle que durant tous les premiers mois de guerre, pour un soldat allemand, il y avait 10 Russes en face, 10. Il y avait plus de chars soviétiques qu’il n’y avait de chars allemands. Il y avait plus d’avions soviétiques qu’il n’y avait d’avions allemands. Pourtant, les pertes soviétiques ont été considérables. C’est la preuve qu’il n’y a pas eu une très grande résistance. Les soldats soviétiques, lorsqu’ils se sont retrouvés encerclés, ont souvent déposé les armes, se sont rendus, ont accepté de collaborer, ont combattu à nos côtés, certains même ont rejoint l’Allemagne, c’est connu, et que nous avons accepté. Parce que pour nous, les Soviétiques, c’étaient les ennemis de l’Europe. Nous étions alliés aux Allemands contre les Soviétiques. Nous avons donc récupéré des soldats russes, des Géorgiens, des Ukrainiens, des Tatars. Toutes les nationalités soviétiques se sont retrouvées dans les rangs de la Wehrmacht et de la Waffen-SS. Ça, c’est l’histoire. On ne nous la raconte pas. Elle est passée complètement sous silence depuis 70 ans. Il faut dire que les Russes ont bien bâti leur propagande là-dessus, en effaçant complètement tout ce qui a été collaborationniste, y compris en Union soviétique, en effaçant tous les collaborateurs qui ont rejoint l’Allemagne. Ils ne parlent pas des dizaines de milliers de gens qui sont rentrés en Allemagne après la guerre. Ils ne parlent pas des légions russes et des brigades russes qui se sont battues contre l’URSS et qui ont été ensuite récupérées par la Wehrmacht. Ils ne parlent pas de tout ça. Ils ne parlent pas non plus des réactions des populations, qui ont souvent accueilli les Allemands en libérateurs, parce qu’ils en avaient marre du communisme. Ça aussi, ça a été totalement effacé de l’histoire, parce que pour les Russes, il faut toujours effacer ce qui ne va pas dans le sens de l’histoire officielle, et l’histoire officielle, c’est « nous, bons, eux, mauvais ».
Donc, je disais qu’au début de la guerre, il n’y a pas eu une grande résistance soviétique. Les pertes allemandes ont été très faibles. Il y a eu un moment où les troupes allemandes ont eu l’impression qu’elles allaient finir par rentrer en Allemagne, c’est la fameuse percée à Koursk. Et puis, à partir de 43, 44, on a vu apparaître une nouvelle armée, une armée qui avait été reconstruite à l’arrière, avec de nouveaux éléments, de nouvelles recrues, et là, ça a été beaucoup plus dur pour l’armée allemande. Les pertes allemandes ont été considérables. Il y a eu même un moment où l’on a pensé que l’armée allemande allait s’effondrer, notamment durant la bataille de Leningrad, où là, les pertes allemandes ont été extrêmement lourdes, 2 millions d’hommes ont été tués durant cette seule bataille. Et c’est là que, effectivement, on a commencé à parler de la grande guerre patriotique. Mais il faut voir que la Grande Guerre Patriotique a été une guerre de dévastation, une guerre de destruction pour les Russes eux-mêmes. Il y a eu des villes entières qui ont été détruites, il y a eu des régions entières qui ont été vidées de leur population. Il y a eu 40 millions de morts, on en parle moins, mais c’est considérable. C’est comme si l’Europe entière avait été dévastée, que tous les Français étaient morts, que tous les Allemands étaient morts, que tous les Italiens étaient morts, c’est considérable. Et pourtant, on ne voit pas cela comme la grande tragédie du XXème siècle.
C’est vrai qu’il y a eu la Shoah, qui a été un drame considérable, mais il y a eu la grande guerre patriotique qui a été un drame considérable aussi, mais on n’en parle pas de la même manière. On n’en parle pas de la même manière parce que, en fait, le drame soviétique est devenu une arme de propagande. Le drame de la Shoah a été un drame réel qui a été sur-utilisé pour des fins politiques, mais c’était un drame réel. Pour les Soviétiques, le drame est devenu une arme. Les Soviétiques ont fait en sorte que leur drame soit une arme, et c’est ce qu’ils continuent à faire aujourd’hui, d’ailleurs. Ils continuent à se servir de leur drame pour justifier tout ce qu’ils font, et pour justifier l’injustifiable. Parce que, finalement, tout le monde a souffert, mais tout le monde n’est pas forcément innocent. Et je dirais même que personne n’est innocent dans cette histoire.
Les Russes ont effectivement souffert, mais ils ont beaucoup souffert d’eux-mêmes.
Ils ont beaucoup souffert de leur dictature, de leur propre dictature. Ils ont souffert de leur propagande, ils ont souffert de leur idéologie. Il y a eu des régions entières qui ont été dépeuplées. Il y a eu des villages entiers qui ont été rayés de la carte, ça a été effacé. Les Soviétiques ont même effacé des villages. Ils ont fait comme si le village n’avait jamais existé. On a parlé de zones contaminées, où il ne fallait plus retourner. Il y a eu des villages entiers qui ont été vidés de leur population, et où ils ont érigé des palissades pour empêcher les gens de revenir. Ça, c’est quelque chose d’incroyable, mais c’est quelque chose qu’on retrouve dans l’histoire de l’URSS. Il y a eu des régions entières qui ont été rayées de la carte, qui ont été considérées comme maudites, où il ne fallait plus retourner. Il y a eu des millions de personnes qui ont été déportées, qui ont été envoyées en Sibérie ou dans d’autres camps de travail. C’est quelque chose d’incroyable. Et ce n’est pas fini, d’ailleurs. Ça continue aujourd’hui, il y a encore des camps de travail en Russie, il y a encore des gens qui sont déportés. Il y a des Tchétchènes, par exemple, qui sont envoyés en Sibérie. Il y a des opposants politiques qui sont envoyés en Sibérie. Le drame soviétique est une tragédie qui continue. C’est une tragédie qui continue, mais on n’en parle pas de la même manière que la Shoah, parce que pour les Soviétiques, c’est une arme. Voilà.
Je vais m’arrêter là, mais j’espère que vous comprenez où je veux en venir. On ne peut pas continuer à se voiler la face sur ce que sont les Russes. Les Russes sont des gens comme les autres, ils ont commis des crimes comme les autres. C’est vrai qu’ils ont souffert, mais ils ont aussi fait souffrir les autres. Et c’est ça qu’il ne faut pas oublier.
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