Vous dites « extrême-droite » ?

Extraits de Pensées Accouchées de la Prison d’Occident :

3. « Ce n’est qu’une minorité »

On l’entend à chaque fois que des petits barbares saccagent un lieu, agressent une personne, assassinent, l’argument fatal : « Il ne faut pas généraliser, ce n’est qu’une minorité. »

Les Huns aussi, c’était une minorité.

51. Zemmour, Asselineau, Philippot, Bock-Côté, d’Ornellas, moi-même, sommes-nous d’extrême-droite ?

Pour résoudre la question, quelque peu simpliste il faut le dire, mais à la hauteur des exigences assez faibles de la corporation journalistique, il faut considérer d’où vient l’accusation, et ce qu’elle vise. En infiniment peu de temps, on voit qu’elle vient d’un tout petit monde et qu’elle vise beaucoup de choses.

D’abord, si vous dites que vous trouvez qu’il y a trop d’immigrés ou que vous êtes chrétien ou que vous vous opposez à la vaccination obligatoire, ou à l’Europe politique, ou que vous êtes contre la PMA et la GPA, ou que vous contestez la théorie du genre, ou que vous préférez que la France appartienne aux Français, à la louche et sans plus ample connaissance, vous êtes tous parqués, sans même faire de tri hommes-femmes, dans le même camp de l’extrême-droite, celui qui a des barbelés infranchissables avec un accès aux plateaux-télés barrés d’un gros « Verboten ! » et de solides miradors de la bien-pensance. Peu importe que vous soyez communiste, anarchiste ou apprenti-chaudronnier. Si vous n’êtes pas préalablement estampillé comme il faut, vous en serez. C’est comme ça.

L’ennui, c’est qu’en ce cas, si penser cela est d’extrême-droite, tous nos aïeux étaient d’extrême-droite, et toute la France l’a été au long de son Histoire. Les révolutionnaires coupaient des têtes et jusqu’aux arbres qui avaient été plantés au temps du roi : arbre royaliste, à bas !

Ce sont des Français de souche, blancs, essentiellement catholiques ou protestants, refusant l’avortement ou l’homosexualité, refusant farouchement que leurs frontières soient submergées, allant à l’église, ayant une préférence pour leur pays, privilégiant les Français, qui ont créé :

  • L’école (entièrement religieuse avant 1789, établie dans chaque paroisse avec le Concile de Trente),

  • La Justice,

  • L’Université (avec par exemple Cluny, bien avant Harvard, Oxford ou même le royaume inca),

  • L’hôpital,

  • L’armée,

  • L’Empire

  • L’Académie française, l’Académie des Sciences,
  • Les orphelinats et les hospices,

  • Nos grands boulevards,

  • Le Louvre, Versailles, les plus fameux palais nationaux,

  • Toutes les grandes villes,

  • Tous les monuments datant d’avant 1792 ; ceux d’entre le Consulat et 1848, ceux de l’Empire et de la Restauration, dont toutes les cathédrales,

  • Le journalisme, créé par Renaudot (voir Naissance du journalisme),

  • L’édition et l’imprimerie,

  • La Faculté de Médecine, l’Académie française,

  • L’Humanisme et les Humanités,

  • L’aéronautique née avec les Frères Montgolfier,

  • La Résistance elle-même ! (voir plus bas La Résistance, cette œuvre de Droite)

  • L’écologie (car l’écologie est née à “l’extrême-droite”),

  • L’action sociale,

  • L’anarchisme,

  • La lutte contre l’esclavage (lutte aussi née à l’extrême-droite : l’esclavage était prohibé au Royaume de France métropolitain et fut combattu vigoureusement par l’Eglise),

  • L’apaisement entre religions (Richelieu contrant les “dévots”, d’ailleurs pas ultras en son temps),

  • La laïcité, en passant par la défiance vis-à-vis des Jansénistes et Port-Royal,

  • Le mariage librement consenti,

  • Le soin des pauvres,

  • Le droit à la défense des accusés (inventée par l’Inquisition, pour rappel, et contrairement à tous les poncifs déversés à son encontre)

  • et même la bonne popote !

J’éviterais d’ajouter les culottes d’équitation, la tarte tatin ou la pétanque, mais vous avez compris. Avec la logique accusatoire, vous vous retrouvez face à une France historique presque intégralement d’extrême-droite, forte de ces valeurs dénoncées.

Retirez tout ce qui est d’ancien régime, rien que ça. Fermez les yeux, imaginez. Imaginez Paris sans l’extrême-droite. Pas de Pont-Neuf, pas de Notre-Dame, pas d’Arc de Triomphe, pas de Palais de la Cité, plus de Val-de-Grâce, d’Invalides, de Panthéon, de Pont-Neuf, d’Hôtel-Dieu, de Pont Alexandre III, plus aucun pont sauf un, pas de Matignon, pas de palais de l’Elysée, pas de place de la Concorde, etc. Vous n’y arrivez pas ? Hidalgo non plus ! C’est normal, vous êtes imprégnés de l’Histoire, elle est partout. Et de ses valeurs. En fait, si vous n’y arrivez pas, c’est que vous êtes imprégné de la pensée d’extrême-droite. Brr !

Vous voyez, Messieurs qui ne cessez de nous agresser, moi aussi, je peux être simple voire simpliste. Mais ces valeurs sont tout de même celles de presque tous les Français de l’Histoire. Rien de ce que je dis et que vous qualifiez d’extrême-droite, n’aurait choqué Marguerite de Navarre, Marie Curie, Maupassant, Bruant, Zola, Verlaine, Hugo, Degas, Alexis Piron, Alphonse Allais, Emile Loubet, Camus, Lamartine, Monet, saint Bernard, la Bruyère, Molière, Colbert, le maréchal Lannes ou Bonaparte, Ravel, Fauré, Clemenceau, De Gaulle, Jaurès, Pagnol, Bourvil, Gabin, de Funès, Montand, Houdini ou San-Antonio ! Vos aïeux, même, tous (à moins que vous soyez apatride) ! Aucun n’eut voulu du mariage homo, du transgenrisme ou de la GPA, aucun de la PMA, de l’immigration de masse, de l’abandon de nos frontières au profit du Quatrième Reich européen !

Et ce serait vous, un groupuscule, d’ailleurs agité, violent, révolutionnaire, putschiste dans son entrisme qui, sous la pression d’intérêts étrangers, aurait raison ? C’est vous, relayant ce qu’exige la Commission européenne absolument illégitime, aux ordres de Washington et de Lengley, qui seriez les représentants de l’esprit français ? Halte à la supercherie.

Tout ce qui nous voit à l’extrême-droite est d’extrême-gauche. Mettez un homme au milieu d’une plage. Tous ceux qui disent le voir à l’extrême-droite sont nécessairement à l’extrême-gauche. C’est d’une géométrie simple, accessible même aux journalistes sortis de l’école publique.

Tous les partis politiques français sont à l’extrême-gauche, puisque tous ils trahissent le droit fil de la pensée française. Il faut ainsi repartir à l’assaut et ne plus admettre de rester sur une position défensive. La France, Messieurs, c’est nous, c’est un milliard de Français qui du haut du Ciel avec nous vous dispersent.

Ainsi, Madame Charlotte d’Ornellas, Messieurs Zemmour, Asselineau, Bock-Côté, Philippot et tous ceux que vous désignez à l’extrême-droite, c’est-à-dire une foule non-négligeable de gens qui participent de la vie intellectuelle et politique de ce pays, défendent votre patrimoine. Aucun de nos célèbres ancêtres, pas même du côté des plus radicaux, n’aurait admis ce que ces gens ayant du bon sens (espèce rarissime) n’admettent pas. L’ex-journaliste Zemmour considère que c’est là le kit de survie, la base politique, rien de savant en somme (et il l’admet lui-même).

Car enfin, où Jaurès aurait-il dit qu’il défend les principes que vous défendez ? Jaurès défendant le mariage homo, l’avortement ou l’abolition de la souveraineté nationale ? Jamais de la vie ! Nulle part. Ni Lavoisier, ni les frères Goncourt, ni Vidocq, ni Gambetta, ni Proudhon, ni Danton, ni Marat, ni même les fondateurs du communisme ou du socialisme. Ni Fleury, ni Michon, ni Rivoire, ni Carret ! Citez-moi UN SEUL personnage, avant l’an 2000, qui l’eût fait ? Pas un seul, si ce n’est peut-être un fou de l’asile. Autrement dit, TOUS LES FRANÇAIS de l’Histoire, à part une poignée depuis l’an 2000, sont avec nous, et contre vous ! Où est donc votre majorité ?

Tous en fait partagent nos valeurs universelles. Aucun Français né avant 1920 ne défendait l’une quelconque de vos valeurs que j’ai citées, pratiquement aucun né avant 1930. Mitterrand aurait dit non, alors que vous persistez à brandir sa figure.

Mettez les révolutionnaires et les royalistes de 1792 ensemble devant l’échafaud, et projetez-leur vos débats : mais ils se mettent tous d’accord contre vous ! Ils s’embrassent, se réconcilient sur-le-champ, dansent, font ripailles et se pardonnent tout. Et voilà, l’union nationale est refaite !

D’ailleurs, elle est en train de se refaire : communistes, socialistes et droite nationale se rapprochent contre le mondialisme instillé par Washington.

Ce n’est pas tout, il n’y a pas que notre passé qui parle comme nous. Il y a toute la planète pratiquement !

En fait, la pensée de l’intellectualisme déconnecté est passé à une véritable talibanisation de gauche. Ce qui favorise bien sûr la droite (et c’est ce qu’on voit depuis quelques années). En fait, il est dit qu’on est nécessairement d’extrême-droite si on n’adopte pas certaines lois sociétales très récentes, qui ont pourtant été débattues et combattues loyalement, selon le droit. Une fois que la loi en question est passée, elle devrait être acceptée de manière militante, impérativement. Il y a un devoir du retournement de veste. Il faut changer de conscience ou être considéré comme paria. On a vu des gens qui avaient milité contre le mariage pédéraste l’apariage homosexuel se retourner et assurer qu’ils étaient pour : misérables parjures. Voilà le nouvel ordre des choses. Le fait extraordinaire, c’est que toutes ces lois sont rejetées majoritairement par le public, puis sont admises majoritairement par le même public, ce qui accuse doublement le système et montre comment il manipule les consciences. Le peuple n’est plus le moteur, il doit suivre. C’est tout simplement faire comprendre que nous ne sommes donc plus en démocratie, le fait est évident (et même Bruno le Maire le reconnaît, il a dit : « Nous ne sommes plus dans une démocratie, nous sommes dans une monarchie technocratique »). On voit comment il est un délit de ne pas être favorable à l’homosexualité ou au transgenrisme. Il faut adopter le militantisme LGBT ou être l’objet d’une ségrégation. La talibanisation actuelle va donc considérer les juifs, les chrétiens et les musulmans qui défendent des valeurs anthropologiques comme parias.

Nous sommes dans des temps de trouble, de “civilisation qui se défait” comme le dit Françoise Chandernagor, de “dérive” comme le dit M. Toubon, de “glissade” comme dit Mme Guigou. Que se passe-t-il alors, dans l’opinion, avec ces épithètes galantes d’extrême-droite, d’ultra-droite, accolées par les mollahs de l’ultra-gauche ? Hop ! par un effet de mécanique intellectuelle irrésistible, tous ceux qui tiennent à ce patrimoine se disent : « Marre d’être insultés d’extrême-droite. Puisqu’on dit que j’en suis, j’y vais voir ! » C’est exactement ce qui se passe année après année. Il y a beaucoup de gens qui viennent de la gauche, qui se disaient de gauche et qui à force de se faire dire qu’ils sont d’extrême (ou d’ultra) droite, se sont effectivement mis à voter pour la droite nationale. Lorsque je me suis retrouvé vigile, après la faillite de l’entreprise que j’ai fondée contre vents et impôts, j’ai connu un garçon très intelligent, vigile comme moi, qui me disait : « Pendant 45 ans, j’ai voté à gauche. Plus jamais, vous m’entendez ? Plus jamais ! Je me fais insulter au bas de mon escalier. J’y croyais, les bons sentiments, la France accueillante. J’y croyais. Je ne suis plus d’accord. On me dit que je suis un facho. Ok, je suis un facho. J’ai compris. J’ai de très bons voisins, immigrés eux aussi, ils disent comme moi : stop. Plus d’immigration. On est tous fachos, dans l’immeuble. Fachos de tous pays, unissez-vous ! J’écris la nuit, impossible le jour. J’ai peur de sortir de chez moi, ma femme aussi. Marre, marre, marre ! » C’est un phénomène massif. Ces qualificatifs et substantifs faciles ont poussé des millions d’électeurs vers le camp honni. On voit glisser massivement le vote vers la droite nationale. A force de jouer aux apprentis-sorciers, à force de crier au loup…

Mais, je vous le disais, il y a pis ! Non seulement votre sentiment d’extrême-droite est celui de la France depuis toujours, mais c’est aussi celui de la planète presque entière !

Puisqu’un ou deux seuls critères suffisent à vous classer à l’extrême-droite, tels la préférence nationale et le refus du mariage homo, alors l’Asie pense comme vous, l’Amérique du sud pense comme vous, l’Afrique entière pense comme vous, presque toute l’Amérique du Nord, presque toute l’Europe, les Pays de l’Est, la Russie, le Tibet que je cite à part parce qu’il le vaut bien.

Bref, les gens qui vous classent d’extrême-droite sont une infime minorité. J’ai fait un calcul sommaire qui, depuis la prison, ne se fonde sur aucun relevé actualisé, mais vous verrez que ça n’a pas d’importance, après la virgule, c’est indistinct. Prenez les quelques millions de personnes qui, dans quelques pays d’Occident ou ailleurs, pensent qu’on est d’extrême-droite en étant pour la préférence nationale et contre le mariage homo, alors environ 0,43 % de la population mondiale juge les 99,56 % autres d’être d’extrême-droite !

Ce qui va vous faire sourire, c’est que j’obtiens à peu près le même nombre quand je compte les communistes des années 20. La subversion a cette caractéristique à la fois d’être ultra-minoritaire et d’attirer puissamment l’argent des banques occidentales, lesquelles moissonnent les esprits creux.

Si le wokisme avait une raison objective de critiquer le mâle blanc, ce serait de l’accuser d’avoir été coupable d’être révolutionnaire et progressiste jusqu’à tolérer le wokisme, il porte en effet une immense part de la responsabilité de l’effondrement humain.

Et il y a mieux encore, dites donc ! Si vous êtes d’extrême-droite en étant contre l’avortement ou le mariage homo, alors la Bible et le Coran sont d’extrême-droite. Donc, les juifs. Et les musulmans. Pris en bloc en considération de leurs opinions, et ainsi qualifiés, on a tout simplement une superbe preuve d’antisémitisme et d’islamophobie. Chapeau ! (je dis à Eric Zemmour : Monsieur, vous avez un boulevard). Et d’anti-christianisme, puisque la Bible est aussi le Livre des Chrétiens, je le rappelle pour les jeunes journalistes qui n’ont pour la plupart jamais lu (ni souvent vu) un livre. Mais que des chrétiens soient maltraités, il est vrai, ils s’en tapent le coquillard, on peut les shoatiser à l’envi, la preuve en est que 5 000 à 7 000 personnes sont tuées en raison de leur Foi chrétienne chaque année dans le monde selon les Petits Frères des Pauvres, et que ce détail est inexistant dans leurs canards. Il est vrai, les gosses des écoles de journalisme n’ont pas à retenir ça, c’est de l’anecdote).

Les juifs, les chrétiens, les musulmans, considérés en raison de leur opinion, c’est comme en raison de leur sexe, de leur couleur, de leur religion, de leurs mœurs : c’est une faute, une contravention aux plus grands textes mondiaux. Droits de l’Homme, Conventions européennes diverses, traités etc. Eventuellement, c’est un délit. Combien de gens classés à l’extrême-droite sont recalés à l’embauche ? Virés ? Coincés dans leur carrière? Combien subissent, comme j’en ai connus, des contrôles fiscaux à répétition ? (j’ai vu une fois, un imprimeur militant du FN : 11 contrôles fiscaux en 11 ans !) Et des procès ? Combien de gens classés à “l’ultra-droite” ou à “l’extrême-droite” en prison ? (beaucoup, pour ce que j’en sais, dont moi-même). Refusant le vaccin Pfizer ? Extrême-droite ! Faisant une vidéo en faveur des crypto-monnaies ? Ultra-droite complotiste ! Militante pour l’accouchement à la maison ? Extrême-droite exerçant un métier médical sans autorisation. Au trou, au trou ! C’est la chasse aux sorcières et aux vilains croque-mitaines fascistes. Va-t-on éteindre les bûchers et la censure, rétablir les comptes bloqués, rendre l’argent saisi sur les comptes bancaires, y compris de la famille, des enfants (comme dans mon cas) ? Mais on n’est plus à ça prêt et même, on relance la boutique avec la no-culture et le wokisme (lesquels auront quand même l’immense mérite de faire sombrer l’Empire, soit dit en passant, et les BRICS tiennent là leur revanche). Le vieux fonds est toujours vivace. La bête enfante toujours, on continue à guillotiner. Après “le mariage pour tous”, on a maintenant “la chasse aux sorcières pour tous” et même “l’ultra-droite pour tous” voire “le terrorisme pour tous”.

Disons un mot quand même pour défendre la caste.

La corporation journalistique a la pensée en forme de Une : très courte, convenable et conservatrice. Les impératifs de la profession obligent à penser le moins possible. Il faut aller vite, faire monter les gens dans les trains à bestiaux en deux coups de fourche, on n’a pas le temps. Si l’on ne va pas vite, on coûte, autant prendre des ordinateurs qui, avec un petit programme à moins de 250 €, crée des articles automatiquement, en lui faisant avaler une demi-douzaine de mots. Les gros journaux s’en servent (depuis 2010). Rentabilité oblige. Maintenant, c’est l’IA. Comme personne ne les lit… Certains lecteurs, dans les avions où ils sont distribués gratuitement, lisent des articles qui sont à deux mots près et avec un nouveau titre, les mêmes que ceux qu’ils ont lu quelques mois auparavant, ils ne s’en rendent pas compte. J’en connais. Un journaliste vous explique : on remet les mêmes articles parce que la plupart du temps, les gens ne les ont pas lus les fois précédentes. Bah ! oui, après tout, purée-jambon, c’est indémodable. Seulement, ça contrevient quelque peu à votre obsession ou votre prétention à la nouveauté (consulter la rubrique Nouveauté ? Voire…).

Un autre confie : « On ne dit pas la vérité, sinon ça aiderait Poutine ! »

Tenez, on va les aider à faire un nouvel article. Derrière le paravent poli et convenable de l’insécurité, on peut supposer que c’est l’immigration africaine qui pose problème. Demandez donc aux gens : « Que pensez-vous de la délinquance danoise ? » Vous risquez d’être un peu incompris. Et quand vous parlez d’immigration africaine, vous visez l’immigration qui produit de la délinquance, soyons là aussi juste, vous n’avez rien contre l’honnête travailleur, l’avocat d’origine sénégalaise ou votre installateur de wifi d’origine bantoue. Eh ! bien, figurez-vous qu’au Maghreb, les gens me disent : « Pourquoi vous les prenez ? Nous, on s’en débarrasse, de ces gens. Personne ne vous oblige à les prendre ! » (sic).

En Tunisie, au Maroc, en Algérie, on fait des voyages charmants, parmi des gens bien élevés ; mais qui, il est vrai, commencent à en avoir ras la coupe des Français… Sic transit gloria mundi (“ainsi passe la gloire du monde”).

Autre origine de la ségrégation. Il y a dans les rédactions une détestation de la pensée et un goût pour les a priori, une paresse qui permet certes des économies en pensées et en penseurs (le vrai penseur coûte plus cher que le journaliste sorti sous vide d’une école de journalisme dans une barquette de polystyrène culturelle), une paresse qui fait adopter au jeune journaliste qui débarque en salle de rédaction des atavismes, via des signes de reconnaissance comme on en rencontre dans la vie des animaux, un moyen de s’identifier et de rester tolérable dans la harde. Les mots “extrême-droite”, “Poutine”, “Trump”, “ultra-droite”, “antisémitisme”, “climato-sceptique”, “antivax” etc., outre le caractère de jugement personnel qu’ils inspirent aussitôt à ces tempéraments simples et a-scientifiques, ne sont pas à usage interne, ils ne sont pas crus et considérés avec sérieux par les gens du métier, ils n’invitent pas à une réflexion tels que les mots “astronomie”, “politique”, “université”, “élections”, “Institut Pasteur” ou “tarte aux pommes de la rue Daumesnil”, mots pour lesquels ils conservent une sorte de prudence respectueuse. Les mots accusatoires simplistes et outranciers sont un code, ils sont des instruments pour angoisser le public, réveiller le réflexe pavlovien de la haine et vendre, ça sert à “marquer la bête”, désigner l’ennemi, ce sont des fers chauds, ils servent aux catégories et à la sauvegarde du clan. Durant une interview télévisée, on voit, face à un interviewé classé à “l’extrême-droite”, les journalistes E.D. ou L.J., le visage admirablement clos, impavide comme celui d’un mandarin chinois de la dynastie Qing : ils sont sans vie, ils ne donneront pas prise à une quelconque complicité, ils sont sur la réserve, ils redoutent d’être associés au diable, ils ne sont pas de son camp et il faut que ça se voie sans trop se voir, l’interviewé est marqué de l’un de ces mots et il ne faut manifester aucun intérêt, il est inutile de réfléchir. Tout juste faut-il qu’on sente qu’en cas de besoin, on est prêt à lancer l’hallali. Les juges qui condamnaient Marie-Antoinette à la mort avaient la même bobine.

Ils ne mesurent évidemment pas l’insondable pauvreté, la vilenie et la fausseté de leur position. L’interviewé pourra dire n’importe quoi, les synapses du journaliste seront morts, l’activité cérébrale sera des plus faibles (elle n’est d’habitude pas très élevée, là c’est au point mort ; j’aimerais qu’on fasse des études d’ailleurs, puisque cela se fait : l’activité cérébrale d’un joueur de ping-pong est intense, celle d’un journaliste autorisé probablement quasi-inexistante, mais je ne peux le quantifier, je pense que ce serait bien. Un jour, on saura plein de choses de ce genre, ce sera chouette).

Bref. Ces mots infamants (plus tellement, il faut le dire), ces marqueurs, s’enrichissent en nombre au fur et à mesure qu’ils s’appauvrissent en qualité et au fur et à mesure de l’évolution de leur territoire, grandissant dans les années 70 et 80, se rétrécissant de jour en jour depuis l’existence d’internet et la diminution drastique de nombre d’abonnements qui fait que la presse ne survit que grâce à la pub et aux subventions (sans lesquels, couic ! ces dignes prélats défenseurs de l’ordre moral, ces dévots de la sainte ampoule vaccinale, ces pourfendeurs du peuple rebelle, ces théologiens du dogme bien-pensant, ces évêques du procès en canonnades, ces avocats des causes installées, seraient… à poil et à la rue).

Les surveillants pénitentiaires ne semblent pas très enclins à écouter ces gros médias populistes, ils disent : « — Vous savez, pour moi, les médias, c’est de la m… — Voyons, leur dis-je, des institutions, les valeurs de la république, des gens aussi importants et intelligents ! » Ça les fait rire ! Un policier confirme cette tonalité quelque peu distanciée et en rajoute : « Personne n’écoute les journalistes au pied de la lettre. » Le directeur de la prison acquiesce mais aussitôt, ayant peur que je le rapporte (ce que je fais scrupuleusement) me dit, sans que je sache s’il est sérieux : « La presse, quand même, il faut la défendre. Pensez à Albert Londres. » C’est sûr. De même : il faudrait défendre la rubrique astrologique Madame Soleil de Télérama parce qu’il y a eu l’astronomie de l’Egypte ancienne. Il faudrait défendre les flicaillons-miliciens de Hollande et de Macron parce qu’il y a eu Alphonse Bertillon et Robert Broussard. Il faudrait défendre le pain en plastique de supermarché parce qu’il y a eu de magnifique miche de 10 livres. Défendre la valetaille politicienne parce qu’il y a eu le maréchal Pétain, Mac Mahon et le général Boulanger. Albert Londres, Blaise Cendrars, Joseph Kessel, les journalistes de Jules Verne, admirables et courageux, Philippe Henriot, Robert Brasillach ou Hubert Beuve-Mery, ces hautes figures de défenseurs de l’information, s’ils étaient encore là, parleraient comme moi et refuseraient farouchement d’être comparés aux journalistes de cette caste qui détruit toute crédibilité de la presse… et amène la désaffection complète. Mais il faut les en remercier. L’abus de presse tue.

En fait, je n’ai jamais entendu quiconque dire cette phrase simple : « Les médias disent la vérité. » Personne ne dit ça. N’est-ce pas ? Ventre-saint-gris, c’est implacable !

Les journalistes français qui assènent l’idée que les idées d’Eric Zemmour seraient d’extrême-droite sont de fait les fossoyeurs de la presse. L’Afrique entière défend la préférence nationale. Qu’est-ce que ça va leur piquer les yeux, de me lire ! Allez, Messieurs, vous connaissez votre refrain : ultra-droite, fasciste ! Insultez : le monde entier, l’Histoire, la France et les peuples de demain sauront ainsi qui les défend et qui les attaque.

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